Lecture d'un commentaire (3379)


Mt 25,32

Commentaire: Jésus part d’une scène typique de son pays. Habituellement les bergers mènent à la fois des brebis blanches et des chèvres couleur marron ou noir. Mais les deux espèces ne se mélangent pas et forment toujours deux files distinctes. Les brebis devaient nécessairement représenter, selon l’usage biblique, le bon monde du peuple de Dieu. Les chèvres par contre, ou plutôt les boucs, étaient figures traditionnelle des démons : voir la note placée en Lévitique 16.5. Le pasteur sépare les brebis des boucs. Voir en Ézékiel 34.17 ; mais là béliers et boucs représentent les mauvais chefs. Lorsqu’il viendra dans sa gloire : cela signifie bien plus que la glorification de Jésus, car la Gloire et le Pouvoir, qui sont dans la Bible propres de Dieu, deviennent siens. Le trône de Gloire est le sien. Certains ont vu dans cette parabole le plus révolutionnaire du message de Jésus, une vision “sécularisée” du monde. Il donnerait ici l’essentiel de son enseignement lorsqu’il ramène toutes les œuvres à l’amour, montrant que l’amour de Dieu est inclus et réalisé dans les œuvres d’assistance au prochain. D’autres insistent davantage sur le fait qu’il s’agit d’un jugement des païens (car le mot que Jésus emploie peut se traduire païens ou nations). Ici Jésus attaquerait de front la conviction des Juifs de son temps selon laquelle les païens n’auraient pas part à la résurrection. Si, par contre, nous traduisons “les nations”, cette parabole nous signale le caractère social du Jugement. Les actes individuels qu’on va citer ont construit une histoire. Le salut n’est pas seulement affaire de spiritualité mais il se réalise à travers les actes fraternels ordinaires sans lesquels il n’y aurait ni hommes ni histoire.


Source: Bible des peuples