Lecture d'un commentaire (3371)


Mt 25,1

Commentaire: Les trois paraboles qui suivent nous disent comment attendre le retour du Christ, éveillés et actifs. La première, celle des “dix vierges”, comme dit le texte grec, est la plus belle parabole de la fidélité. Les dix, selon la coutume, attendent à la nuit le marié pour l’introduire à la maison de l’épouse. L’époux est en retard, ce qui ne devrait étonner personne. L’épouse, on n’en parle pas : peut-être découvriront-elles, à la fin, qu’il n’y en avait pas d’autre qu’elles-mêmes. Elles s’endorment. Une fois le soleil couché, tout est noir et “l’on ne peut plus rien faire” ( Jean 9.4). Ce n’est donc plus un travail qu’on attend d’elles, mais la fidélité du cœur ( Cantique 5.2) : il faudra de l’huile pour maintenir la flamme allumée. Ici comme en d’autres endroits, l’évangile nous montre que tout n’est pas fait avec la conversion et le premier enthousiasme : il faut durer ( 7.24). S’assurer une réserve d’huile, c’est prendre les moyens qui permettront de persévérer dans notre vocation. Certains diront que Matthieu a placé ici cette parabole à l’intention des premiers chrétiens, car, après avoir attendu le retour du Christ, ils voyaient que rien ne venait. Erreur ! Jésus s’adresse aux croyants de tous les temps pour qui, un jour ou l’autre, la fidélité se fait pesante : “Je ne savais pas alors à quoi je m’engageais”. C’est là qu’est la grandeur de la fidélité. On ne peut pas le savoir d’avance ; donner sa main à Dieu est un saut dans l’Inconnu. Il n’y a pas d’autre chemin que cette persévérance pour se sauver ( Matthieu 24.13), c’est-à-dire pour se trouver soi-même. Ce n’est pas parce que nous sommes chrétiens que nous sommes les meilleurs, mais le Seigneur nous a choisis pour une mission particulière. De nous il attend d’abord fidélité et persévérance, deux denrées bien rares dans le monde, et c’est par elles que nous sommes lumière.


Source: Bible des peuples