Lecture d'un commentaire (3364)


Mt 24,1

Commentaire: Voir le commentaire de Marc 13 en ce qui concerne ce grand discours. Ce discours de l’évangile utilise le style des livres apocalyptiques (voir l’Introduction à l’Apocalypse). Ces livres affirment toujours que les grands événements sont annoncés par des signes. De là, la question des intimes de Jésus : Quel sera le signe de ta venue et de la fin des temps ? Le discours qui suit est fait de paroles prononcées par Jésus en des circonstances fort diverses. Jésus refuse les spéculations et nous rappelle que l’histoire chrétienne est faite de persécutions ; il nous encourage à la fidélité. Dans le paragraphe 24.4-28, Jésus parle d’une très grande épreuve (21 - 29) qui précédera la destruction de Jérusalem ; ses auditeurs en seront témoins. On pourra s’enfuir avant le désastre (15-20). L’abomination du dévastateur (15) : l’évangile reprend une expression de Daniel 9.27 pour désigner, cette fois, les troupes romaines maîtresses du Temple (voir commentaire de Marc 13.14). Ce sera une période d’évangélisation, un temps de persécutions, de témoignage des chrétiens face au monde juif ou païen (9-14). Les Juifs qui n’ont pas reconnu Jésus comme leur sauveur se laisseront entraîner par d’autres sauveurs ou “messies” dans une révolte désastreuse contre les Romains. En 26-28, Jésus montre que cette confusion générale au sujet du vrai sauveur n’a rien à voir avec ce qui se passera à son retour à la fin des temps. Dans les versets 29-31, Jésus parle de son retour triomphant. Puis il réaffirme deux choses : les événements et les signes qui se rapportent à la fin de Jérusalem se produiront d’ici peu (32-35). Mais le Jour, celui du jugement, qui est aussi celui de Jésus (36 et 42) sera beaucoup plus tard. La comparaison des deux hommes (et des deux femmes) travaillant côte à côte signifie que ce jugement ne séparera pas un peuple bon et croyant d’autres peuples mauvais et mécréants, mais qu’il séparera ceux-là même qui vivaient côte à côte, certains allant vers le Seigneur, d’autres à la condamnation (37-41). Pourquoi est-ce que l’évangile met en parallèle la destruction de Jérusalem et la fin des temps ? Simplement parce que Matthieu voit cette fin imminente comme un jugement de Dieu. Les livres prophétiques de la Bible présentent les événements comme des jugements de Dieu dans l’histoire, et cette suite de jugements doit aboutir au dernier et définitif qui clôturera le monde présent. Nous sommes ici au moment où s’ébauche la vision chrétienne de l’histoire avec ses deux grandes étapes. D’abord la période de l’Ancien Testament. Dieu instruit le peuple d’Israël et le prépare pour que son histoire et ses expériences soient une lumière pour les autres peuples. À la fin de cette étape, Jésus arrive en pleine crise nationale pour aider son peuple à faire un pas décisif. Jésus leur dit : “Croyez ou vous mourrez”. Une minorité a cru, mais la nation a connu “la Colère” ( Luc 21.23). Alors le message est présenté aux autres nations, et ce sont les temps du Nouveau Testament. L’Église instruit tous les peuples, et il faut qu’ils mûrissent comme peuples et comme chrétiens. La Bible laisse entendre que tout débouchera sur une crise, universelle cette fois, où l’Évangile sera plus actuel que jamais : “Croyez ou vous mourrez”. Alors se termineront à la fois le Nouveau Testament et l’histoire.


Source: Bible des peuples