Lecture d'un commentaire (327)


Jn 20,22

Commentaire: En envoyant le Saint-Esprit par son souffle, il montre que l'Esprit Saint n'est pas seulement l'Esprit du Père, mais qu'il est son Esprit comme il est celui du Père (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, CXXI). Par sa propre puissance il communique à ses apôtres ce don d'en-haut qui les prépare au ministère qu'ils doivent remplir (saint Jean Chrysostome : homélie LXXXVI sur l'évangile selon saint Jean). Il leur donne ce pouvoir en répandant sur eux son souffle afin que l'on sache que le Saint-Esprit procède de lui, procède de Dieu ; car Dieu seul peut remettre les péchés (saint Ambroise : commentaire de l'évangile selon saint Luc, X 180). Le Saint-Esprit avait coopéré avec le Verbe de vie à la création de l'homme, vertu de vie, substance divine, substance ineffable procédant d'une bouche ineffable, et d'une façon ineffable envoyée à l'homme dans un souffle de Dieu ; et maintenant il est de nouveau envoyé à l'homme d'une façon visible par le Christ. Cette rénovation et cette coopération répondaient à cette création première. C'est le même esprit qui est donné aujourd'hui et qui était donné au commencement ; au commencement il était donné avec l'âme, aujourd'hui il est répandu dans l'âme (saint Basile : « Contre Eunomius », V). Souffler sur une personne, dit saint Augustin, est une marque de mépris ; ainsi, au début du baptême, le Prêtre s’adresse avec mépris à l’esprit impur et entame contre lui la lutte qui doit aboutir à la libération totale du catéchumène. Cette exsufflation signifie que, au nom de la Trinité et par la vertu de la Croix, le baptême va expulser, comme un vent violent qui chasse tout, le démon qui règne dans cette âme par le péché originel. Le souffle qui expulse le démon installe le Saint-Esprit ; c’est aussi le souffle de la Pentecôte.


Source: missel.free.fr