Lecture d'un commentaire (3167)


Mt 5,21

Commentaire: Ici commencent les oppositions : Vous avez entendu… mais moi je vous dis. Cette formule va se répéter six fois. Jésus fait allusion à la lecture biblique qui se faisait chaque sabbat dans les synagogues ; de même que dans l’Église aujourd’hui, chaque semaine avait ses lectures assignées. On écoutait le texte hébraïque ou sa traduction en araméen, la langue parlée, et les dirigeants de la synagogue ou les invités de passage faisaient le commentaire. Jésus s’était fait connaître en prenant la parole dans ces assemblées, et il est probable qu’il a dit bien des fois : Vous venez d’entendre, et moi je vous dis, car “il parlait avec autorité” ( Matthieu 7.29). Jésus ne remet pas en cause les exigences de la Bible, il ne se contente pas non plus d’en faire le commentaire ; la loi du Christ, c’est un appel à la purification du cœur, c’est-à-dire de nos intentions et de nos désirs. C’est une lucidité nouvelle qui naît d’un regard jeté sur Dieu. Quand nous nous tournons vers le Père (et c’est là la grande nouveauté : imiter Dieu-Père : 5.48), nous découvrons combien les critères humains de la moralité sont imparfaits. N’appelons pas péché seulement ce qui se voit et se condamne. Mes péchés sont toutes ces mauvaises pensées et désirs que j’entretiens en moi et qui produisent de mauvaises actions quand l’occasion se présente. Jésus reviendra bien des fois sur ce point : 12.34. Jusqu’à ce que tu aies restitué le dernier centime. De la même façon, réparer le mal ne signifie pas simplement rendre ce que j’ai pris. Je dois aussi me demander pourquoi je me laisse entraîner par n’importe quel désir, et comment je pourrai affermir ma volonté. Nous reconnaissons parfois que nous aimons Dieu très modérément, et que nous ne persévérons guère dans le bien ; c’est le résultat de nombreuses années de péchés et d’erreurs. Nous avons trouvé le moyen de les oublier mais nous n’avons pas réparé les dégâts qu’ils ont faits en nous. Si nous ne sommes pas purifiés ici-bas, nous le serons à la mort : l’Église appelle cette purification : le “Purgatoire”. La transformation qui devra alors s’opérer en nous ( 1Corinthiens 15.51) ne pourra se faire sans que l’Esprit ait brûlé ( Matthieu 3.11) les racines du mal jusqu’à la dernière poussière.


Source: Bible des peuples