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Mt 2,1

Commentaire: À l’époque où sont rédigés les évangiles, la littérature juive se plaît à raconter l’enfance des héros de la Bible : on venait d’écrire celle d’Abraham, celle de Moïse. Une étoile, disait-on, avait averti le Pharaon de la naissance d’un sauveur des Hébreux, et c’est pourquoi il avait décidé de faire périr tous les garçons : mais Moïse avait été sauvé. De même, chez les chrétiens, des récits populaires cherchaient à dire sur l’enfance de Jésus ce dont l’Évangile ne parlait pas. C’est dans ce climat que Matthieu reprend certaines traditions. Elles sont pour lui l’occasion de dire, comme dans une préface à son évangile, ce que sera plus tard la mission de Jésus : ignoré des siens, persécuté, il ira donner l’Évangile aux non Juifs. Matthieu cite plusieurs fois l’Ancien Testament, et chaque fois il ajoute : “ainsi devait s’accomplir”. Il nous invite ainsi à relire les textes de l’Ancien Testament. Ils parlaient bien du peuple d’Israël, mais, mystérieusement, ils annonçaient Jésus : en un certain sens il vivrait ce qu’avait vécu son peuple : marches, recherche, joies et deuils, mais avec lui tout prendrait un sens nouveau. Les Mages étaient les prêtres respectés de la religion de Zoroastre, astrologues et devins de surcroît. Ici ils représentent les religions étrangères à la Bible. Les prêtres juifs et les chefs du peuple de Dieu ne reçoivent pas la nouvelle de la naissance de Jésus, mais Dieu la révèle à certains de ses amis du monde païen. Cette leçon vaut pour tous les temps : Jésus est le Sauveur de tous les peuples et non seulement de ceux qui font partie de son Église. Ici l’étoile nous suggère que Dieu appelle chacun de nous à partir de ce qu’il est et de ce qui l’inspire. Il appelle les pêcheurs après leur pêche ; et c’est par une étoile qu’il fait venir les astrologues. Quel que soit le chemin, il aboutira à celui qui est le rayonnement de Dieu.


Source: Bible des peuples