Lecture d'un commentaire (3089)


Lc 17,20

Commentaire: Jésus annonce des temps nouveaux et affirme que le Royaume de Dieu est à portée de main ; or tout le peuple attend des changements politiques. La question posée par les Pharisiens vient donc tout naturellement. C’est la même que Jean Baptiste, de sa prison lui posait déjà : Es-tu celui que tous attendent, vas-tu enfin te décider à agir ? (Luc 7.19) Cette attente d’une heure de Dieu est présente tout au long de la Bible et l’évangile affirme que Dieu vient, que Jésus reviendra. Ici, dans les versets 22-36, Luc nous a gardé quelques paroles de Jésus. La première (21) s’adresse à ceux qui sont à l’affût des révélations, des messages secrets, et qui demandent des dates et des détails. Le Royaume n’est pas une chose dont les journalistes peuvent s’emparer, c’est une réalité mystérieuse qui s’étend parmi les hommes et qui transforme lentement le monde. Jésus donne alors des avertissements qui valent de façon spéciale pour ses auditeurs car, peu d’années après lui, les tensions entre Juifs et pouvoir romain vont s’aggraver ; le peuple se soulèvera à l’appel de libérateurs qui se diront envoyés par Dieu mais qui n’apporteront que mort et ruines. Jésus veut que ses disciples gardent leur sang froid, qu’ils restent libres de toute attache et toute crainte. Ils fuiront la violence s’ils le peuvent (31), et s’ils doivent sacrifier leur vie, ils n’auront pas à le regretter (33). La mort, apparemment, frappe aveuglément, mais en réalité c’est Dieu qui conduit le destin de chacun. Il mène l’un à la perfection et laisse l’autre dans son aveuglement, alors que rien ne les séparait dans la vie quotidienne (34). En méditant ces paroles on comprend que le retour du Christ n’est pas seulement une affaire du dernier jour et de la fin du monde. Il se réalise tout au long de l’histoire, et ce sont souvent de grandes tragédies. Ce jugement prend toujours au dépourvu ceux qui ne l’attendaient pas (comme au temps de Noé : Genèse 7.7). Où donc cela aura-t-il lieu ? (37) : question déplacée, parce que le Seigneur ne viendra pas réunir ses élus dans un endroit matériel. Chacun rejoint le lieu qu’il mérite, aussi sûrement que les vautours se rassemblent autour du cadavre.


Source: Bible des peuples