Lecture d'un commentaire (3070)


Lc 15,3

Commentaire: Pourquoi les Pharisiens se plaignent-ils ? Parce qu’ils sont très soucieux de la pureté rituelle. Dans cette optique, qui est inscrite dans l’Ancien Testament, si deux personnes entrent en relation, celui qui est impur contamine l’autre. Comme, par définition les pécheurs ne pensent pas à se purifier des mille impuretés de la vie quotidienne, Jésus passe pour un Maître qui accepte de se rendre impur à chaque instant, et ceux qui viennent l’écouter courent le même risque en se frottant aux autres. Jésus les invite donc à découvrir que le monde des rites de pureté n’abrite qu’un tout petit coin du mystère divin : la sainteté de Dieu, l’infini de Dieu, c’est d’abord son incompréhensible miséricorde. Et puis il y a quelque chose de plus humain dans l’indignation des “bons” : il faut tout de même qu’on voie la différence entre nous et les autres ! Et Jésus de nouveau part en guerre contre la vieille idée des mérites qu’on acquiert et que Dieu doit récompenser. Heureuse la brebis que Jésus, laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres, est allé chercher ! Malheur aux justes qui n’ont pas besoin du pardon de Dieu ! Aujourd’hui, dans les grandes villes, l’Église semble n’avoir gardé qu’une seule brebis. Ne faut-il pas qu’elle sorte dans la campagne, c’est-à-dire, qu’elle abandonne ses immeubles, ses institutions usées, le style décent et compassé de ses assemblées, pour aller à la recherche des quatre-vingt-dix-neuf qui se sont perdues ? Comment regarder au-delà de nos liturgies renouvelées et accepter d’être critiqué comme Jésus l’a été, en allant vers ceux qui ne sont pas des nôtres ? Qui allume une lampe (8), balaie la maison et cherche avec soin, si ce n’est Dieu lui-même ? Mais, par respect pour Dieu, les Juifs de l’époque de Jésus préféraient ne pas le nommer ; ils employaient des expressions comme les anges ou le Ciel.


Source: Bible des peuples