Lecture d'un commentaire (3005)


Lc 11,10

Commentaire: Si Dieu ne nous ouvre pas immédiatement, ce n’est pas parce qu’il prend plaisir à nous faire attendre. Si nous devons persévérer dans la prière, ce n’est pas parce qu’il faut un certain nombre d’invocations, mais parce qu’il faut une certaine qualité, un certain ton dans la prière. Si nous étions capables de l’atteindre dès le début, notre prière serait immédiatement entendue. La prière, c’est le gémissement en nous de l’Esprit comme le dit Paul. Mais la répétition est nécessaire pour que ce gémissement s’ouvre un chemin à travers notre cœur de pierre, comme le fait la gouttière qui peu à peu use les roches les plus dures. À force de répéter le “Notre Père” ou le “Je vous salue Marie”, nous pouvons espérer qu’un jour nous parviendrons à les dire en parfaite harmonie avec la volonté de Dieu. Lui-même attend ce gémissement qui est le seul à pouvoir le toucher parce qu’en réalité il vient de son propre cœur. Tant que nous n’aurons pas atteint cette note, ou plutôt, tant que nous ne l’aurons pas extraite de nous-mêmes, Dieu ne pourra être vaincu. Ce n’est pas que Dieu se défende, car il est pure tendresse, mais tant que quelque chose de semblable n’existe pas en nous, le courant ne passe pas entre lui et nous. L’homme se fatigue dans sa prière ; pourtant, s’il persévère au lieu de se décourager, il se défera peu à peu de son orgueil jusqu’à ce que, épuisé et vaincu, il obtienne beaucoup plus qu’il n’aurait pu désirer.


Source: Père Molinié