Lecture d'un commentaire (2871)


Lc 1,1

Commentaire: Cette courte préface de l’Évangile aide à le situer parmi les écrits de son temps. Elle n’a rien à voir avec les longues préfaces des œuvres littéraires ou historiques des Grecs. Par contre, elle se calque sur le schéma habituel des ouvrages de type plus technique et pratique qui, sans s’abaisser aux formes du langage parlé, visaient avant tout à la précision. Luc n’a pas cherché à faire œuvre académique, il donnait aux chrétiens de classe moyenne des cités gréco-romaines un témoignage sur lequel ils puissent asseoir leur foi. Luc parle de ses prédécesseurs, comme le demandait ce genre de préface : on sent qu’il se réfère à la fois à des traditions orales et à des écrits. Il y avait déjà, non pas deux mais plusieurs écrits antérieurs aux synoptiques. Les événements qui se sont accomplis parmi nous. Luc emploie, sans doute volontairement, un verbe qui peut avoir deux significations différentes : “qui est pleinement digne de foi”, et : “qui marque un accomplissement”. Accomplissement : on peut comprendre que ces événements accomplissent toute l’espérance du peuple de Dieu ; le sens est plutôt celui-ci : ces événements ont atteint leur terme et se suffisent à eux-mêmes, autrement dit : c’est la bonne nouvelle définitive. Le parmi nous montre que Luc se sent solidaire et partie prenante de la première Église, elle-même en dépendance de l’expérience et de la foi des apôtres (voir 1Jean 1.3). Nous avons dit que l’Évangile et les Actes sont les deux versants d’une même œuvre de Luc : le parmi nous se rapporte également aux faits et témoignages de la première évangélisation. L’allusion à Luc en 2Corinthiens 8.18 laisse entendre que depuis longtemps déjà il était évangéliste ; il était donc habitué à manier les documents qui constituent la base de son évangile.


Source: Bible des peuples