Lecture d'un commentaire (2860)


Jn 20,19

Commentaire: De même que dans la première création l’haleine de Dieu avait donné à l’homme âme et vie, de même le souffle de Jésus communique la vie à la nouvelle création spirituelle. Le Christ, mort pour enlever le péché du monde, laisse maintenant aux siens le pouvoir de pardonner. Ainsi se réalise l’espérance du peuple de la Bible. Dieu les avait éduqués pour qu’ils découvrent la présence universelle du péché. Dans le Temple on offrait sans interruption des victimes pour apaiser Dieu. Mais ce fleuve de sang n’arrivait pas à détruire le péché et les prêtres eux-mêmes offraient des sacrifices pour leurs propres péchés avant de prier Dieu pour les autres. Les cérémonies et les rituels ne purifiaient pas le cœur et ne donnaient pas l’Esprit : voir Hébreux 7—10. Mais maintenant, en la personne de Jésus ressuscité, un monde nouveau vient de naître. Certes les hommes restent pécheurs, mais le premier d’entre eux, le “frère aîné”, partage déjà la vie sainte de Dieu. Ceux qui avancent dans la vie spirituelle souffrent surtout de ne pas être encore totalement libérés du péché. Ainsi, pour eux, le pardon des péchés est le plus grand don fait à l’Église. Le péché est beaucoup plus que nos fautes journalières, dans lesquelles entre une grande part d’erreur et de faiblesse. C’est le refus ou la peur de nous perdre en Dieu, qui seul pourtant peut nous conduire à une vie dépouillée de tout et totalement comblée. Quand Dieu pardonne le péché, il nous donne de nous perdre en lui. La capacité de pardonner est la seule force qui puisse résoudre toutes les tensions de l’humanité. Même si le pardon a du mal à conquérir notre cœur, il n’en est pas moins un précieux secret et l’Église doit le considérer comme son bien propre. Qui ne sait pas pardonner ne sait pas aimer.


Source: Bible des peuples