Lecture d'un commentaire (2852)


Jn 19,41

Commentaire: LE CALVAIRE Après avoir réprimé la seconde révolte des Juifs insurgés à l’appel de Bar Kochba, l’empereur romain Hadrien entreprend de relever Jérusalem de ses ruines et d’en faire une ville romaine, et il étend la cité vers le nord. Le Calvaire se trouve alors inclus à l’intérieur des remparts. Pour établir le forum, sur lequel il allait construire des temples païens, il fait couvrir par un énorme remblai le Calvaire et le tombeau du Christ qui était tout proche. Cette épaisse couche de terre a eu l’avantage de conserver en l’état le site dont les chrétiens gardaient fidèlement la mémoire. On a retrouvé sur place un témoignage de ces anciens pèlerinages : un bateau, dessiné sur une des pierres de ces fondations, et au-dessous cette inscription en latin : “Domine ivimus”, (Seigneur, nous sommes venus). Les sondages récents ont permis de reconstituer l’histoire du lieu. Au temps des Rois, dans la colline qui descend d’ouest en est, on entreprend d’exploiter une carrière. On extrait de gros blocs de pierre et la pente de la colline prend l’aspect d’un grand escalier dont les marches atteignent environ deux mètres de hauteur. En contrebas, cette carrière à ciel ouvert passe sous la roche. Dans la partie de la carrière à ciel ouvert, restait un bloc vertical d’une dizaine de mètres de haut qui n’avait pas été utilisé, probablement à cause de la mauvaise qualité de la pierre. L’exploitation de la carrière prit fin avec la captivité à Babylone et le site resta dans cet état avec son bloc de pierre dressé sur une des marches du chantier abandonné. On l’appelait le Golgotha (en latin : le calvaire), c’est-à-dire la roche pelée. Peu d’années avant le Christ, le roi Hérode le Grand entreprend de grands travaux d’embellissement de Jérusalem ; il fait remblayer la partie basse de la carrière sur une hauteur d’à peu près six mètres. Les marches inférieures se trouvent alors enfouies sous la terre. Le bloc de pierre qui émergeait de dix mètres, n’apparaît plus que dans sa partie supérieure, sur une hauteur de quatre mètres. Ce rocher va devenir le gibet de Jérusalem, où seront fixés des poteaux verticaux auxquels on fixera la traverse de la croix. Dans les contremarches de la carrière, s’ouvraient des galeries horizontales aménagées en nécropole comme dans la vallée du Cédron : sépultures privées pour les riches, sépultures publiques ou nécropoles pour les personnes plus modestes. Ainsi, au premier siècle de l’ère chrétienne, l’endroit où Jésus avait été crucifié, était tout proche de la ville. ( Jean 19.20), mais extérieur aux remparts ; en raison des règles concernant l’impureté contractée au contact des cadavres ( Nombres 19.11-16), les nécropoles et tombeaux juifs se trouvaient hors les murs, à distance des quartiers d’habitation.


Source: Bible des peuples