Lecture d'un commentaire (2793)


Jn 11,1

Commentaire: Voici le septième et dernier miracle de Jésus dans l’évangile de Jean. Les premières paroles sont pour nous présenter l’homme malade. Lazare personnifie celui qui est blessé par le péché et qui va à la mort à moins que Jésus ne le rappelle à la vie. Lazare revient à la vie ! N’envions pas trop Lazare qui eut la chance de vivre quelques années de plus et la malchance de devoir mourir une seconde fois. Ce miracle ne fait qu’annoncer la vraie résurrection, laquelle n’est pas un prolongement de la vie, mais la transformation de tout notre être. La résurrection est chose essentiellement spirituelle, même si elle prend toute notre personne. Elle commence dès que la foi nous fait émigrer de notre mode de vie pour nous ouvrir à la vie de Dieu. Tout comme Marthe (24), les Juifs croyaient en la résurrection des morts au dernier jour. Mais ils pensaient à une force divine qui viendrait ébranler l’univers et ouvrir les tombes pour que les morts puissent en sortir. De fait, la résurrection des morts émane du Fils de Dieu, qui possède tout le pouvoir nécessaire pour ramener à la vie et pour transformer la création. Celui qui vit soumis au Christ est déjà passé de la mort à la vie (5.24) et par conséquent, il ne mourra pas pour toujours (11.26). C’est pour cela que Jésus est appelé sept fois Le Seigneur. Toutes les personnes dont il s’agit ici appelaient Jésus, “Maître”, mais Jean leur fait dire Seigneur. Il veut ainsi nous enseigner que ce miracle de Lazare rappelé à la vie est une image de la résurrection glorieuse de Jésus, le Seigneur. Les Juifs voulaient tuer Jésus (8), mais il leur était difficile de le faire arrêter légalement. Ils ne pouvaient le faire que dans la province de Jérusalem où leurs communautés religieuses et leur organisation politique étaient puissantes. Tant que Jésus restait de l’autre côté du Jourdain, il était en sécurité. La résurrection de Lazare va précipiter la mort et la résurrection de Jésus. Il faut douze heures (9). Jésus achèvera les douze heures de sa journée, ou de sa mission, sans en craindre les risques. Ceux qui comme lui marchent le jour, c’est-à-dire selon le plan divin ne trébucheront pas ; pour eux le Christ sera la lumière du monde. Je crois que tu es le Christ (27). Quelle extraordinaire profession de foi que celle de Marthe ! Elle ressemble à celle de Pierre ( Matthieu 16.16). Et d’ici peu, ce sera Marie qui annoncera la résurrection aux apôtres eux-mêmes. L’évangile n’est vraiment pas machiste et ne glorifie pas non plus la hiérarchie ecclésiastique. Père, je te remercie (41). Cette action de grâces est la seule dans l’évangile de Jean, à part la longue prière du chapitre 17 qui, sous une apparence de pétition, est en réalité la louange du Père. Nous en avons une autre dans Luc 10.21. Ces actions de grâces attribuées à Jésus nous sembleront peut-être bien peu si nous croyons que la gratitude est une attitude chrétienne essentielle : mais Jésus exprime sa gratitude dans tout ce qu’il fait. Pendant toute sa vie humaine, il a renoncé à sa propre volonté afin que le Père puisse se servir de lui pour sa gloire ( Jean 12.27-28). Déliez-le (44). Les Juifs bandaient les morts avant de les enterrer. Mais le terme “délier” veut aussi dire quelque chose d’autre : c’était le terme que l’Église primitive utilisait pour signifier le pardon des péchés. Comme Lazare, ceux qui reçoivent le pardon reviennent à la vie.


Source: Bible des peuples