Lecture d'un commentaire (2783)


Jn 9,1

Commentaire: CROIRE, C’EST VOIR Jésus est la lumière : l’aveugle voit la lumière du jour. Jésus est la lumière, mais les hommes se divisent à son égard. Certains s’ouvrent à la lumière, d’autres restent aveugles et refusent de croire en ce messager de Dieu. Il nous est loisible d’observer dans ce chapitre diverses réactions face au miracle. Voyez l’homme aveugle qui comprend immédiatement ce que sa guérison signifie, ses parents craintifs et opportunistes, les Pharisiens témoins de la scène qui ne savent que juger et ne se rendent pas compte qu’ils se condamnent eux-mêmes. L’évangile nous montre une autre manière d’interpréter le miracle : l’homme qui commence à voir est le croyant (voir surtout v. 4 et 39-41). Maître, qui a péché, lui ou ses parents ? (2). Mais Jésus refuse d’interpréter chaque malheur comme un châtiment de Dieu. Jésus guérit l’aveugle le jour du sabbat. Les témoins se demandent si Dieu prendra le parti de la Loi qui interdit le travail ce jour-là, ou celui de l’homme qui a fait cette bonne œuvre. Les Pharisiens défendent la Loi, ce qui n’est pas surprenant de la part de gens qui se sentent proches de la parole écrite et qui restent plus loin de la misère humaine. Vous ne savez pas d’où il vient ? (30). Mais qui vit dans un monde ouvert à Dieu ? Il n’est pas étonnant que les Pharisiens chassent l’aveugle, parce que la foi en Jésus sépare nécessairement les croyants de ceux qui n’acceptent pas la manière d’agir de Dieu. L’aveugle voit : il découvre aussi le Christ et commence à croire. Beaucoup de gens pensent que la foi est une illusion, qu’elle est un voile jeté sur la réalité et que le réel se limite aux choses matérielles, ce qui peut se voir, se toucher, se compter et se mesurer. Mais la vérité est autre : le croyant voit les mêmes choses que d’autres voient et connaissent ; mais en plus il saisit quelque chose qui échappe à ceux qui n’ont pas la foi. La foi est la capacité de connaître à la lumière du Christ ce qui est vrai : les fins et les moyens. C’est pourquoi nous ne devons pas penser que croire ou ne pas croire au Christ est de peu d’importance dans les luttes de la vie. Même si, sur des objectifs concrets, croyants et incroyants font une même option, ils ne se rejoindront pas pour ce qui est le plus important. La venue du Christ entraîne un discernement ( 9.39) : c’est-à-dire que les hommes doivent se définir par rapport au Christ. Jésus juge, ou plutôt nous nous jugeons nous-mêmes, selon que nous acceptons ou refusons Jésus.


Source: Bible des peuples