Lecture d'un commentaire (2755)


Jn 6,28

Commentaire: Ici commence la première partie du discours : Jésus devient notre pain lorsque nous croyons en lui. Autrefois, lorsque les Israélites erraient dans le désert et manquaient de tout, Dieu leur avait donné un aliment providentiel, la manne. Mais si Dieu n’est que notre bienfaiteur, si nous allons toujours à lui pour lui réclamer quelque chose, nous finirons par ne penser qu’à ce que Dieu nous donne ; c’est à peine si nous le remercierons, et nous recommencerons à nous plaindre. C’est ce qui était arrivé avec les Israélites : après avoir reçu la manne, ils s’étaient révoltés et ils étaient morts dans le désert ; en effet les choses matérielles, même lorsqu’elles nous viennent du ciel, ne nous rendent pas meilleurs : elles ne peuvent nous donner la vraie vie. C’est pourquoi le don de Dieu est différent. Le pain qui descend du ciel n’est pas quelque chose, mais Quelqu’un. Ce vrai pain nous communique la vie éternelle, mais pour le recevoir il faut une réponse personnelle : croire au Christ. Tout ce que le Père me donne vient à moi (37). Tous ceux qui se glorifient d’appartenir à la vraie religion ne viennent pas pour autant au Christ. Même dans l’Église il y a des fidèles de toute sorte, et seuls ceux auxquels le Père a accordé cette grâce trouveront les chemins du Christ contesté et humble. Quand nous aurons dit toute l’importance des sacrements et des bonnes œuvres, il ne faudra pas oublier cette affirmation très forte de Jésus : aucun de nos efforts ne peut remplacer l’élection par le Père, lequel nous appelle à connaître son Fils selon la vérité. Il est le fils de Joseph (42). Les auditeurs de Jésus sont des Juifs qui croient en Dieu, et ils croient à la Bible. Mais une chose est de croire aux prophètes du passé honorés après leur mort, autre chose est de reconnaître les messagers contemporains et contestés de Dieu, surtout lorsque le messager de Dieu est un simple charpentier. C’est toujours aussi vrai maintenant : nous devons surmonter nos doutes et écouter les messagers de Dieu. Beaucoup croient en la Bible ou au Christ, mais peu écoutent dans l’Église les voix qui appellent à la pauvreté et au refus des idoles. Ne protestez pas entre vous (43). La Bible utilise le verbe “protester”, ou “murmurer” dans l’Exode : les Israélites se méfiaient de Dieu et critiquaient constamment les décisions de Moïse ( Exode 15.24 ; 16.2 ; 17.3). Tous seront enseignés par Dieu (45). Divers textes des prophètes montraient comment la religion juive allait se dépasser. L’alliance célébrée au mont Sinaï avait donné les lois et obligations religieuses qui devaient éduquer la conscience du peuple juif. Mais ensuite s’ouvriraient de nouveaux temps où Dieu enseignerait chacun de ses fidèles comme il l’avait fait avec les grands prophètes ( Isaïe 54.13 ; Jérémie 31.34 ; Joël 3.1). Jésus rappelle ces promesses, mais il donne une précision. Il ne s’agit pas de révélations données par Dieu un peu à tout le monde, mais de l’appel mystérieux qui nous conduit à Jésus. Du Père nous vient une attitude nouvelle : tout chercher en Jésus ; et en Jésus, parfait miroir de Dieu, nous découvrons la volonté du Père sur nous. Jésus est “la” Parole de Dieu. En lui le Père nous a tout dit et désormais les révélations les plus authentiques ne peuvent que nous renvoyer à lui.


Source: Bible des peuples