Lecture d'un commentaire (275)


Jn 14,23

Commentaire: Si l’on demande à l’un d’entre vous s’il aime Dieu, il répondra oui, en toute confiance et sérénité d'âme. Or vous avez entendu ce qui a été dit au début de cette lecture : « Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ». On ne prouve son amour qu'en le manifestant par des actes. D'où cette autre phrase de saint Jean dans son épître : « Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il n'observe pas ses commandements, c'est un menteur » (I Jean, IV 20). En effet, nous aimons vraiment Dieu, si, selon ses commandements, nous luttons contre nos passions ; celui qui conserve des désirs interdits n'aime pas Dieu véritablement, puisque sa volonté s'oppose à lui (saint Grégoire le Grand : homélie XXX sur les péricopes évangéliques). Voilà la cause de la différence des manières d'être de Jésus à l’égard du monde et à l'égard de ses disciples : ceux-ci aiment, et le monde n'aime pas. C'est l'amour qui sépare les saints d'avec le monde. Cette manifestation intérieure, la manifestation du Père et de l'Esprit Saint n'existe pas pour les impies. Ils ont pu voir le Fils quand il est apparu dans la chair ; cette apparition ne peut être que passagère : ils le verront au jour du jugement, pour recevoir leur condamnation ; mais cette manifestation des personnes divines qui remplissent l’âme de leur présence, ils ne la connaissent pas. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit viennent à nous quand nous venons à eux ; ils demeurent en nous comme dans un temple. Ils viennent à nous en nous apportant le secours, et nous allons à eux en l'acceptant ; ils viennent à nous en nous éclairant, et nous allons à eux en les contemplant ; ils viennent à nous en nous remplissant de leur présence, et nous allons à eux en les accueillant. Leur venue en nous est un séjour permanent, et la vision que nous avons d'eux est une vision intérieure (saint Augustin, « Tractatus in Johannis evangelium », LXXVI 2-3).


Source: missel.free.fr