Lecture d'un commentaire (2686)


Jn 1,14

Commentaire: Le Verbe s’est fait chair. Jean souligne en cela l’amour de Dieu qui se fait l’un de nous. Mais, se faisant chair, le Verbe de Dieu se limitait nécessairement pour n’être qu’un homme particulier, avec un destin particulier, formé dans une certaine culture et parlant le langage d’un certain peuple. Pour que Dieu se manifeste pleinement parmi les hommes, il était nécessaire que Jésus soit compris par ses frères de race et de religion, que ceux-ci témoignent de lui, et que ses paroles et ses exemples soient traduits, vécus et prolongés dans toutes les cultures par ceux qui ont cru en son Nom et qui, ce faisant sont nés, eux aussi, de Dieu. Dire que le Verbe s’est fait chair, c’est affirmer à la fois ce qui est le plus inacceptable pour la raison humaine tant que Dieu ne l’a pas visitée, et maintenir ce qui est propre à l’espérance chrétienne. Pour nous, tout ne se termine pas à la mort, et ce que nous attendons n’est pas un paradis avec des belles fleurs et de jolies filles comme en d’autres religions. Cette “chienne de vie”, comme disent certains, cette vie trop courte où chacun cherche à conquérir sa place au soleil, n’est en fait que l’envers de notre réalité : l’homme est de nature divine, il doit être divinisé, et la seule garantie qu’il en ait est le fait que Dieu, l’Unique, l’Innommable et l’Inconnu ait pu se faire chair. Si l’on en reste aux idées et aux paroles, il n’y a pas là de scandale. Le seul problème est que cela est arrivé, une seule fois dans l’histoire, et en la personne de Jésus.


Source: Bible des peuples