Lecture d'un commentaire (268)


Jn 13,34

Commentaire: Est-ce que ce commandement n’existait pas dans l’Ancienne Loi, œuvre de Dieu, où il est écrit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lévitique XIX 8) ? Pourquoi donc le Seigneur appelle-t-il nouveau un commandement qui est, de toute évidence, aussi vieux ? N’est-ce pas un commandement nouveau, parce qu’il nous dépouille du vieil homme pour nous revêtir du nouveau ? Car ce commandement renouvelle qui l’entend, ou plutôt qui lui obéit ; toutefois, il ne s’agit pas de n’importe quel amour, mais de celui que le Seigneur distingue de l’amour naturel a l’homme en ajoutant : comme je vous ai aimés. Car maris et épouses, parents et enfants et tous ceux qui sont unis par les liens d’une affection humaine s’aiment entre eux d’un amour mutuel. Mais Jésus a donné un commandement nouveau, de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés lui-même. Cet amour nous renouvelle si totalement que nous devenons des hommes nouveaux. Cet amour a renouvelé les justes des temps anciens, les patriarches et les prophètes, comme il a renouvelé les bienheureux apôtres. C’est encore cet amour qui renouvelle maintenant tout le genre humain sur toute la terre ; il en fait un peuple nouveau qu’il rassemble ; c’est le corps de cette nouvelle épouse du Fils unique de Dieu - l’Eglise - dont il est dit dans le Cantique des Cantiques : « Quelle est celle qui s’élève, éclatante de blancheur ? » (Cantique des cantiques, VIII 5). Elle est éclatante de blancheur parce qu’elle est renouvelée ; et comment est-elle renouvelée, sinon par ce commandement nouveau ? Voilà pourquoi « les membres se témoignent une mutuelle sollicitude. Un membre souffre-t-il ? Tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? Tous les membres prennent part à sa joie (I Corinthiens, XII 25-26) » (saint Augustin : Tractatus in Johannis evangelium, LXIV, 2).


Source: missel.free.fr