Lecture d'un commentaire (2618)


Ha 2,4

Commentaire: Celui qui vacille n’aura jamais ma faveur : et c’est hélas l’attitude la plus commune face au mal, car chacun veut “sauver sa vie”. Et ceux qui ont su “arriver” ne l’ont généralement obtenu qu’à ce prix, dans quelque institution que ce soit. Le juste par sa fidélité vivra. Dans le texte d’Habaquq le sens est clair. Dieu sauvera, au sens le plus ordinaire du terme, celui qui reste fidèle à sa loi de justice. Certains voudraient que le prophète parle seulement pour la collectivité : châtiment pour le méchant, c’est-à-dire Babylone, vie pour Israël s’il est juste. Dans ce cas, pas de difficulté pour l’accepter, mais le texte ne va pas dans ce sens. On peut donc soulever l’objection : Dieu ne laisse-t-il échouer ou mourir bien souvent ceux qui comptaient sur lui ? Le prophète se garde bien de soulever ce doute. Plus tard, Dieu révélera comment il récompense les justes après cette vie. Mais, dans l’intervalle, il est difficile de préciser ce mystère : en apparence, les malheurs annoncés comme châtiments de Dieu affectent tout le monde de la même façon. Après Habaquq, Jérémie posera la même question ( Jérémie 12.1) ; face à l’incrédulité de ses compagnons, Ézékiel tentera de réaffirmer que la justice de Dieu considère toujours les personnes ( Ézékiel 18) ; le livre de Job posera la question, mais sa réponse ne sera que partielle. Paul et l’auteur de la lettre aux Hébreux ( Hébreux 10.36) citent cette phrase. Chez Paul il semble bien qu’elle doive être comprise un peu différemment ( Romains 1.17 ; 3.26 ; Galates 3.11) et que le juste doive être lié à la fidélité (Paul dit : la foi). On a donc : “celui qui est juste par la foi vivra”, plutôt que “le juste vivra par la foi”.


Source: Bible des peuples