Lecture d'un commentaire (2549)


Ep 5,22

Commentaire: Soumises à leurs maris comme au Seigneur… (22). Ce n’est pas Paul qui, de la part de Dieu, demande à la femme d’être soumise : c’est la société d’alors qui le demandait. Et Paul lui dit : “Soumets-toi comme au Seigneur”, puisqu’il vient de demander de façon générale (21) que nous vivions notre obéissance, où que ce soit, comme un hommage rendu au Christ. Donc, même si la façon de s’exprimer de Paul reflète la culture de son temps face au mariage, il n’y a pas lieu de mépriser son enseignement au nom du féminisme. Il y a eu et il y a des modèles culturels différents en ce qui concerne la relation de l’homme et de la femme dans le mariage. De nos jours, les modèles sont différents pour les pays économiquement développés et pour le tiers-monde, pour les classes moyennes et pour les classes populaires. Mieux encore, c’est chaque couple qui doit découvrir son équilibre et comment se prendront les initiatives selon l’autorité naturelle et les capacités de chacun. Dans tous les cas, qu’on prenne la décision ou qu’on la suive, on ne se sentira pas pour autant supérieur ou inférieur, puisque l’idéal pour chacun est de se faire serviteur : Marc 9.35. Paul dit : Le mari est la tête, mais être la tête n’est pas la même chose que de parler en chef. S’il est vrai que le Christ a autorité du fait qu’il est la Vérité de Dieu (ce que le mari n’est pas pour sa femme), Paul préfère montrer qu’il s’est fait le sauveur de sa partenaire, l’humanité baptisée. Paul indique ce qui est essentiel dans l’amour conjugal lorsqu’il rappelle la parole de l’Écriture : l’homme laissera… (31). Il applique cette parole à l’union de Dieu et de l’humanité dans le Christ, le “Bien-aimé” ( Marc 2.19). Car le mariage contient un mystère, c’est-à-dire, un trésor divin qui n’était pas compréhensible avant que le Christ ne vienne. Quand on dit que le mariage est un sacrement, cela ne veut pas dire d’abord qu’il y a une cérémonie à l’église : cela signifie qu’à travers le mariage et les couples qui vivent l’amour “selon le Christ”, le mystère de l’amour de Dieu se manifeste parmi les hommes. C’est là, au milieu de nous, le signe de l’alliance que Dieu a conclue avec l’humanité, comme l’époux avec son épouse : une alliance d’amour, de fidélité, de fécondité. Comme le Christ a aimé l’Église. Il nous a trouvés pécheurs, et il a pris sur lui jusqu’aux dernières conséquences de notre péché : il a donné sa vie pour nous purifier. Ici se manifeste la qualité première de l’amour chrétien, la fidélité. Le don réciproque des époux est définitif, et à partir de là, chacun fera de son mieux pour sauver l’autre et pour l’aider à s’épanouir et à être meilleur. Le couple parfait n’est pas celui qui vit sans problèmes dans une commune médiocrité, mais celui où chacun provoque l’autre à donner le meilleur de soi-même. Il l’a baignée dans l’eau et la Parole (voir Jacques 1.18-21 et Jean 15.3). Bien que l’eau versée soit nécessaire, il est encore plus important pour nous d’accueillir la Parole de Dieu qui nous communique la vie. Bien des jeunes fuient le mariage, en partie par peur du risque (la fidélité totale est bien une façon de “perdre sa vie” : Marc 8.35), en partie parce qu’ils considèrent que leur amour n’intéresse qu’eux-mêmes. Paul nous montre que l’amour du Christ pour nous, si personnel soit-il, n’oublie jamais son amour pour tous ceux qui font partie de son corps. C’est un exemple : les chrétiens mariés sont invités à prendre leur place dans la transformation du monde par le rayonnement de leur amour et leur engagement au service des autres.


Source: Bible des peuples