Lecture d'un commentaire (2396)


Dn 9,19

Commentaire: La prière de Daniel laisse l’impression d’une relation sincère, directe et confiante. Avec elle nous sommes encore dans un monde assez prêt à retrouver le Dieu Père des patriarches, mais en ceci elle contraste avec les chapitres qui commencent. Le livre de Daniel, témoin du courant assidéen, et de la littérature apocalyptique va donner une place toute spéciale aux anges — peu importe qu’on les appelle veilleurs, ou saints, ou archanges. Ils sont chargés de diriger les événements de ce monde et en un sens ils permettent de dépasser l’image immature d’un Dieu qui intervient à chaque instant pour bouger les ressorts du monde. Mais en même temps qu’ils mettent le visage de Dieu à l’abri de nos imaginations, ils le reculent dans une transcendance où il ne nous est plus possible de l’appeler Père et moins encore : Abba ! Papa ! ( Marc 14.36 ; Galates 4.6). Les deux rameaux issus du mouvement assidéen, Esséniens et Pharisiens, n’échapperont pas à cette attitude de révérence qui, dans une certaine mesure, tue la confiance simple. Sur ce point encore l’Évangile est neuf, et de même l’Apocalypse de Jean à laquelle la présence de Jésus redonne une fraîcheur humaine et le sens de Dieu tout proche.


Source: Bible des peuples