Lecture d'un commentaire (2318)


Ct 1,6

Commentaire: Sous mon teint brûlé je suis belle… c’est le soleil qui m’a brûlée. Cette bien-aimée n’est autre que la communauté pauvre et fervente, qui vient de retrouver sa terre de Palestine après l’exil, cette vigne qu’elle n’avait pas su garder (v. 6). Et le roi, le bien-aimé est le Seigneur. Ce premier chant d’amour est le rêve de la bien-aimée qui se réjouit déjà de son retour vers le roi et s’imagine leur dialogue de ce jour-là. Le chœur lui montre l’endroit qu’elle connaît déjà, où elle retrouvera le bien-aimé : les parcages des bergers, expression désignant le mont Sion, la ville sainte, où régnaient les descendants de David — le roi-pasteur. À la fin du poème ( 2.7) nous aurons la réponse du Seigneur à ceux qui demandent : quand est-ce que ce rêve se réalisera ? Ne l’éveillez pas avant qu’elle ne veuille. Dieu est à la recherche d’une authentique expérience d’amour : tous les délais lorsqu’il semble tarder viennent de ce que notre cœur n’est pas encore vraiment éveillé. C’est le soleil qui m’a brûlée (6). Dans ce verset il y a un rappel très clair de l’Exil. Israël, n’ayant pas su garder l’alliance avec Dieu, avait perdu sa terre et les fils de sa mère, c’est-à-dire les peuples voisins l’avaient envoyé travailler sur d’autres terres. Sous mon teint brûlé je suis belle. Elle a été choisie et prise en compte malgré son visage tanné — et peut-être précisément parce qu’elle avait été marquée par la souffrance, les erreurs et les déceptions. Elle y avait gagné de ne plus compter à ses propres yeux, et cette humilité valait plus pour Dieu que beaucoup de bonnes œuvres. Peut-être même a-t-elle été déjà brûlée par le regard de celui qui la désirait pour lui-même.


Source: Bible des peuples