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Ga 1,12

Commentaire: PAUL ENTRE RÉVÉLATIONS ET TRADITION Paul affirme que son évangile, c’est-à-dire la compréhension qu’il a de l’Évangile, lui a été donné dans une révélation. Il est bon de préciser que pour Paul comme pour beaucoup d’autres convertis ou de chrétiens que Dieu appelait à une vie spirituelle hors du commun, il y a eu au départ une rencontre de Dieu au-delà des images, des paroles et des idées. Il faudrait être très ignorant des choses de l’esprit pour réduire l’événement à quelque vision, bien suspecte aux yeux de ceux qui savent tout, à partir de laquelle il a adoré ce qu’il avait brûlé. En réalité c’était une rencontre du Christ-Dieu, et Paul, qu’on le voie comme un élu ou comme un instrument, avait reçu de lui ce sens infaillible des choses de Dieu qui juge de tout ce qu’on peut dire de ses volontés. Mais pour décisive que soit cette rencontre dans laquelle Paul se livre tout entier, elle ne comporte pas nécessairement des révélations et ne lui enseigne pas tout ce qu’il devra transmettre, même si elle lui a donné le sens de sa vocation. C’est donc le contact de la communauté chrétienne et l’apprentissage de sa tradition qui donnera à Paul la connaissance des faits et gestes de Jésus. Il y aura d’abord Ananias ( Actes 9.10), puis la communauté de Damas, puis celle d’Antioche où Paul a rang de prophète ( Actes 13.1). Paul fera constamment appel à cette tradition lorsqu’il lui faudra prendre position sur des questions de foi ( 1Corinthiens 15.3), de morale ( 1Corinthiens 7.10) ou de liturgie ( 1Corinthiens 11.23). Mais il y a eu aussi dans la vie de Paul bien des révélations sous des formes diverses. La plus importante, semble-t-il, est celle dont il parle en Actes 22.17, qui lui donne la compréhension de l’appel des païens dans la lumière même de Dieu. Et il voit la place qu’il tient dans le plan éternel de Dieu. C’est à cette révélation qu’il se réfère ici en 1.12. Il la rappellera en Éphésiens 3.2. Il n’y a aucune raison pour faire un rapport entre cette révélation et une extase dont il parle en 2Corinthiens 11.2, laquelle remonterait à l’an 43, ni avec celle mentionnée ici en 2.1, qui est de l’an 49 et peut n’avoir été qu’une intuition prophétique portant sur son voyage à Jérusalem.


Source: Bible des peuples