Lecture d'un commentaire (2150)


Gn 3,20

Commentaire: Adam donne un nom à sa femme, reconnaissance de ses richesses, mais aussi signe d’autorité. Dieu, de son côté inaugure la longue série de ses “miséricordes”, pour parler comme fera la Bible. C’est ainsi qu’il donne à Adam et Ève le pagne maintenant nécessaire à leur dignité. La faiblesse et la mort d’Adam font partie du plan de salut de Dieu. Notre vie sera une montée continuelle, de la vie d’Adam — animale et mortelle — vers la sainteté et l’incorruptibilité d’un autre Adam, le Christ ( 1Corinthiens 15.45). Le nom d’Ève évoque la vie, mais si elle ne le reçoit qu’après avoir perdu l’Éden, faut-il penser, comme beaucoup l’ont fait, que la sexualité n’aurait pas existé sans le péché ? Conclusion bien étrange si le corps humain est tout entier marqué par la sexualité. C’est le moment de rappeler que le chapitre 2 nous parle, non pas du passé plus ancien, mais du but qui a inspiré toute l’histoire : l’harmonie du couple humain maître de l’univers et logé tout près de Dieu. Au chapitre 3, par contre, la chute de l’Adam mortel représente la condition présente de l’humanité. On ne parle pas de relations sexuelles dans l’Éden, parce qu’elles n’ont pas de place dans le monde futur ( Luc 20.35). Et cette intuition amène la Bible des LXX, aussi bien que les Pères grecs, à considérer qu’Ève était vierge au Paradis terrestre et que Caïn n’a été conçu qu’ensuite ( Genèse 4.1). La procréation est partie de notre condition mortelle. L’homme ne se réalisera et ne sera sauvé que lentement, entre péché et promesses de Dieu. Le péché retarde la fin ( 2Pierre 3.12) et la patience de Dieu permet que de nouvelles générations arrivent à leur tour pour souffrir et pour aimer. On leur remettra les talents que leurs pères n’ont pas fait fructifier jusqu’à ce que soit pleinement réalisé l’Homme Nouveau que Dieu a conçu dans l’éternité.


Source: Bible des peuples