Lecture d'un commentaire (2105)


Col 2,16

Commentaire: Paul vient de rappeler que le baptême est le commencement d’une vie nouvelle. Il ne s’agit pas de remplacer des commandements anciens par des commandements meilleurs : la venue du Christ marque en réalité la fin de toute religion bâtie sur des commandements. Voilà peut-être qui choquera bien des Chrétiens : ne devons-nous pas obéir aux commandements de Dieu et de l’Église ? Qu’allons-nous devenir s’il n’y a plus de devoirs religieux ? Bien sûr, il n’y a pas de groupe religieux — et pas de communauté chrétienne — sans des rites, des habitudes, des commandements : que deviendrait une communauté où l’on ne se retrouverait plus pour entendre la parole de Dieu et célébrer l’Eucharistie ? Mais Paul montre que c’en est fini des religions où l’important est de faire ou de ne pas faire, où l’on croit que Dieu veut nous voir nous reposer tel jour plutôt que tel autre, ne pas manger tel ou tel aliment, préparé de telle ou telle façon, nous habiller de telle ou telle manière. Les religions donnent grande importance à ces lois car elles aident leurs fidèles à garder leur cohésion et à se distinguer des autres, mais cela déforme toujours l’idée que nous avons de Dieu : nous le croyons préoccupé de maintenir son autorité, son prestige. Or Dieu ne ressemble absolument pas à ce modèle conçu par les hommes. Tout cela n’est que règlements humains, peut-être très utiles, mais qui restent humains. Paul dit : Dieu ne s’intéresse pas comme nous à des réalités passagères, cuisine, jours de fête ou autres ; il n’en est pas à nous traiter comme de petits enfants : Ne fais pas cela ! Que personne ne vous critique (16). Pourquoi donc nous accuserait-on d’avoir décalé le jour de repos, prenant le jour de la résurrection au lieu du jour précédent que les Juifs observaient ? Les apôtres de Jésus, en le faisant, se savaient au-dessus des lois de Moïse.


Source: Bible des peuples