Lecture d'un commentaire (2075)


Ap 22,17

Commentaire: Si quelqu’un a soif, qu’il approche. Nous avons déjà lu ( 21.6) ces paroles prises dans Isaïe 55. L’enfant devient adulte quand il renonce à ses désirs illimités et accepte les limitations du monde réel. Et Dieu nous renvoie à l’enfance quand il fait naître en nous le désir de l’infini. “Qu’il vous arrive comme vous avez cru”, dit Jésus. C’est avec le désir que Dieu nous prépare pour les grandes choses qu’il veut nous donner. Le désir est la première manifestation consciente de son travail en nous. Mais le désir est comme les petites graines de la parabole : beaucoup se perdent à peine semées. Nous nous chargeons de leur couper les ailes : Cela n’est pas pour moi, c’est assez et c’est plus sûr, de suivre l’exemple des bons chrétiens ordinaires. Oui, c’est plus sûr de vivre en limitant nos désirs, car le désir pourrait devenir une vraie soif. Beaucoup ont éprouvé le désir de Dieu, mais peu sont capables de le porter, car il vient bouleverser le jeu naturel de notre psychologie. Voyant cela, on parlera d’ennui, d’incapacité à vivre avec les autres, et le remède que les gens de bonne volonté nous offrent habituellement est de nous replonger dans l’activité, ce qui est comme “retourner aux oignons d’Égypte” ( Nombres 11.15). Pourquoi ne pas rester avec notre soif et la laisser grandir, méprisant toute satisfaction qui est moins que l’infini de Dieu ? Le temps viendra où il sera dit : Celui qui a soif, qu’il approche.


Source: Bible des peuples