Lecture d'un commentaire (2015)


Ap 5,1

Commentaire: Quelque chose vient rompre ce qu’on pourrait appeler la stabilité ou la permanence, ou la plénitude tranquille du monde de Dieu, et c’est la résurrection du Christ mort pour le salut du monde. Elle est écrite au cœur de l’Être divin et de la béatitude du ciel. Voici qu’apparaissent deux éléments nouveaux : le livre scellé et l’Agneau : l’histoire d’Israël (qui remplit la Bible), et le Christ. Les lecteurs de Jean avaient un livre saint : l’Ancien Testament. Pour ceux d’entre eux qui étaient d’origine juive, c’était leur histoire ; mais c’était aussi le livre des autres chrétiens et, dans un sens, il appartient à l’histoire de tous les hommes puisque c’est là que le salut de tous se préparait. La nation juive avait été détruite environ vingt ans plus tôt et les chrétiens d’origine juive se demandaient : si Jésus est venu apporter le salut à Israël, pourquoi son histoire a-t-elle fini dans de tels désastres ? Et pourquoi les Juifs, formés par la Bible, n’ont-ils pas reconnu leur Sauveur ? Ici, on leur répond que les événements sont dans livre, mais le livre est scellé. Sceller, c’est mettre un cachet qui ne permet pas d’ouvrir une lettre ; au sens figuré, un livre scellé est un livre en langage codé. Personne ne peut comprendre le plan de Dieu qui s’accomplit dans l’histoire, et c’est pourquoi personne ne peut demander des comptes à Dieu. Mais la vision nous montre celui qui révèle le mystère de mort et de résurrection à l’œuvre dans l’histoire. Un Agneau debout, qui semblait avoir été égorgé (6). L’histoire de Jésus semble avoir été oubliée et ce qu’en retient l’éternité, c’est son sacrifice. Tandis que les évangiles nous parlent de la résurrection de Jésus telle qu’on l’a connue sur terre, par le témoignage de ses disciples, ici, nous sommes au ciel pour contempler le Christ ressuscité entrant dans le monde de la gloire. Il est debout après avoir été sacrifié, glorieux, mais marqué à jamais par sa passion et son passage parmi nous. Les sept cornes et les sept yeux expriment la plénitude du pouvoir et de la connaissance du Christ ressuscité. Ce jour-là, face à toutes les puissances de la terre et du ciel, il vient, avec autorité, prendre le livre des mains de son Père. Lui, maintenant, peut lire le Livre de l’histoire et de la destinée des hommes : puissance, richesse et sagesse (12). Le livre est maintenant à lui ; après avoir été rejeté par Israël, qui était un “peuple de prêtres” ( Exode 19.5), il forme pour Dieu son propre royaume et ses prêtres, l’Église ( 1Pierre 2.9) comme le dit le verset 10. Remarquons qu’en ce jour de la résurrection, les mêmes louanges réservées à Dieu jusque là, s’adressent maintenant à l’Agneau : en ressuscitant, le Christ apparaît dans la gloire qui lui revient : celle de Dieu.


Source: Bible des peuples