Lecture d'un commentaire (1888)


Ac 17,26

Commentaire: Il avait tiré d’un même sang toute la race humaine (26). Ne reprenons pas les discussions démodées pour savoir si Paul condamne ou non les théories d’une apparition de l’homme à partir de divers individus. Paul affirme que la race est une dans le plan de Dieu : le premier d’entre eux, le modèle, le frère aîné, n’est pas le lointain ancêtre, mais le Christ, Fils de Dieu. Il leur fallait chercher l’être divin, peut-être le trouveraient-ils. Affirmation étonnante d’une humanité à qui Dieu n’a pas tout dit et qui doit avancer à tâtons, donc avec bien des erreurs. Dieu l’a voulu et le veut ainsi, nous laissant toujours étonnés et émerveillés de son infinie patience. Paul ici ne condamne pas les philosophes qui n’ont pas la foi, ou dont les théories ont bien des aspects néfastes. Voilà des ouvertures bien intéressantes : pouvons-nous condamner sans plus notre monde en crise ? Jamais l’humanité n’a connu un tel bouleversement de ses conditions de vie, de tels défis à surmonter, de tels changements à accepter dans la vie de tous les jours. Il est normal qu’on soit déboussolé, qu’on cherche à tâtons, avec d’énormes erreurs, et cela fait partie du plan de Dieu. L’Église très souvent serait bien incapable de dire quel est le meilleur parti : les chrétiens ne sont-ils pas l’Église ? Et ils sont divisés. Dieu n’a pas l’habitude de donner des prophètes pour penser et savoir à la place des autres. Nous ne pouvons donc que réaffirmer ce qui est notre foi et certitude : tout doit aboutir à un jugement, et le jugement se fera face au Christ. Les peuples se sauvent et se condamnent selon qu’ils acceptent ou non ce Dieu qui s’est fait l’un de nous, et l’un de ceux qui obéissent.


Source: Bible des peuples