Lecture d'un commentaire (17562)


Jn 19,31

Commentaire: L'Évangéliste se sert ici d'une expression choisie à dessein; il ne dit pas il frappa ou il blessa son côté, mais il ouvrit son côte avec une lance, pour nous apprendre qu'il ouvrait ainsi la porte de la vie d'où sont sortis les sacrements de l'Eglise, sans lesquels on ne peut avoir d'accès à la véritable vie. «Et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau». Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés, cette eau vient semêler pour nous au breuvage du salut; elle est à la fois un bain qui purifie et une boisson rafraîchissante. Nous voyons une figure de ce mystère dans l'ordre donné à Noé d'ouvrir sur un des côtés de l'arche une porte par où pussent entrer les animaux qui devaient échapper au déluge, et qui représentaient l'Eglise ( Gn 6,16 ). C'est en vue du même mystère que première femme fut faite d'une des côtes d'Adam pendant son sommeil ( Gn 2,22 ), et nous voyons ici le second Adam s'endormir sur la croix après avoir incliné la tête pour qu'une épouse aussi lui fût formée par ce sang et cette eau qui coulèrent de son côté après sa mort. O mort qui devient pour les morts un principe de résurrection et de vie ! Quoi de plus pur que ce sang? Quoi de plus salutaire que cette blessure?


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)