Lecture d'un commentaire (17323)


Jn 17,20

Commentaire: Notre-Seigneur qui, en priant son Père, venait de donner une preuve de son humanité, prouve maintenant qu'il est Dieu comme son Père, et qu'il peut accorder lui-même ce qu'il demande: «Et je leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée», etc. Quelle est cette gloire? C'est l'immortalité, que la nature humaine devait recevoir dans la personne de Jésus-Christ; car en vertu des décrets immuables de la prédestination, il se sert du temps passé pour annoncer les événements futurs. Mais cette gloire de l'immortalité, qu'il déclare lui avoir été donnée par son Père, il faut entendre qu'il se l'est aussi donnée à lui-même; car toutes les fois que le Fils parle d'une oeuvre du Père sans s'y associer lui-même, il fait acte d'humilité; et lorsqu'en parlant de ses propres oeuvres il n'y comprend pas le Père, il veut établir l'égalité qui règne entre lui et son Père. D'après cette règle, il ne se met pas ici en dehors des oeuvres du Père, en disant: «La gloire que vous m'avez donnée», et ne présente pas non plus son Père comme étranger à son action, bien qu'il déclare que c'est lui-même qui donne cette gloire. Or, de même qu'en priant son Père pour tous les siens, son dessein a été que «tous fussent un»; ainsi, en disant: «Je leur ai donné la gloire que vous m'avez donnée», il a voulu que cette unité parfaite fût un effet de sa grâce, car il ajoute aussitôt: «Afin qu'ils soient un en nous, comme nous sommes un».


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)