Lecture d'un commentaire (17085)


Jn 14,28

Commentaire: Ce qui pouvait être pour eux une cause de trouble et d'effroi, c'est que Jésus les quittait (quoiqu'il dût revenir), et que pendant cet interval, loup pouvait profiter de absence du pasteur pour fondre sur troupeau: «Vous avez entendu, ur dit Sauveur, que je vous ai dit: Je m'en vais et reviens à vous». Il s'en alit en tant qu'homme, et il restait en tant que Dieu. Mais pourquoi ce troub et cet effroi, puisqu'en se dérobant à urs regards, Jésus n'abandonnait pas ur coeur? Or, pour ur faire comprendre que c'était comme homme qu'il ur avait dit: «Je m'en vais et je reviens à vous»; il ajoute: «Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père», etc. C'est en tant qu'il n'était pas égal au Père, que Fils devait alr à son Père, d'où il devait revenir juger s vivants et s morts. Mais en tant qu'il est égal à celui qui a engendré, il ne se sépare jamais de son Père, mais il est tout entier avec lui en tout lieu en vertu de cette divinité qu'aucun lieu ne peut limiter. Aussi Fils de Dieu, égal à son Père dans forme de Dieu (car il s'est anéanti lui-même sans perdre forme de Dieu, mais en prenant forme de serviteur Ph 2), est plus grand que lui-même, puisque forme et nature de Dieu qu'il n'a point perdues, sont plus grandes que forme et nature de serviteur qu'il a prises. A ne considérer que cette forme de serviteur, Fils de Dieu est inférieur, non-seument au Père, mais à Esprit saint; sous ce rapport Jésus-Christ enfant était inférieur à ses parents, puisqu'il ur était soumis dans son enfance, comme Évangi nous apprend ( Lc 2). Reconnaissons donc en Jésus-Christ deux natures, la nature divine, qui le fait égal au Père, et la nature humaine, qui le rend inférieur au Père. Or, ces deux natures ne font point deux Christs, mais un seul Christ; de sorte qu'il n'y a pas en Dieu quaternité, mais trinité. Or, Notre-Seigneur dit: «Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m'en vais à mon Père». Félicitons, en effet, la nature humaine, de ce que le Fils unique de Dieu a daigné la prendre pour la placer dans les cieux, au sein de l'immortalité, de ce que la terre a été élevée si haut, et de ce que la poussière, devenue incorruptible, s'est assise à la droite le Dieu le Père. Qui ne se réjouirait, s'il aime Jésus-Christ, qui n'applaudirait de voir sa nature revêtue de l'immortalité dans la personne du Christ, et d'espérer obtenir lui-même un jour cette immortalité par les mérites de Jésus-Christ ?


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)