Lecture d'un commentaire (17035)


Jn 14,15

Commentaire: L'office de consolateur, que les hérétiques abandonnent à l'Esprit saint comme à la dernière personne de la sainte Trinité, l'Apôtre l'attribue à Dieu lui-même, quand il dit: «Dieu qui console les humbles nous a consolés ( 2 Co 7, 6). Esprit saint qui conso s humbs, est donc Dieu. Ou s'ils prétendent que saint Paul veut parr ici du Père et du Fils, qu'ils cessent de séparer Esprit saint du Père du Fils, en lui attribuant exclusivement office de consoteur. ). Mais s'il est vrai que charité de Dieu a été répandue dans nos coeurs par Esprit saint qui nous a été donné ( Rm 5), comment aimer Jésus-Christ et observer ses commandements pour mériter de recevoir l'Esprit saint, puisque nous ne pouvons sans lui ni aimer ni observer les commandements? Peut-on dire que nous avons d'abord en nous la charité qui nous fait aimer Jésus-Christ, et que cet amour de Jésus-Christ et l'observation de ses commandements attirent en nous l'Esprit saint qui répand la charité de Dieu le Père dans nos coeurs? Cette interprétation est tout à fait erronée; celui qui croit aimer le Fils de Dieu, et n'aime pas le Père, n'aime certainement pas le Fils, il aime le produit de son imagination. La seule manière de résoudre cette difficulté est donc de dire que celui qui aime a déjà l'Esprit saint, et qu'en le possédant, il mérite de le posséder encore davantage et d'avoir ainsi un plus grand amour. Les disciples de Jésus avaient déjà en eux l'Esprit saint que le Sauveur leur promettait, mais ils devaient le recevoir d'une manière plus abondante. Ils le possédaient au dedans d'eux-mêmes, il devait leur être donné d'une manière visible, ce n'est donc point sans raison que ce divin Esprit est promis, non-seulement à celui qui ne l'a pas encore, mais à celui qui le possède déjà. Il est promis à celui qui ne l'a pas, pour qu'il le possède, et à celui qui l'a déjà pour qu'il le reçoive plus abondamment.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)