Lecture d'un commentaire (16941)


Jn 13,31

Commentaire: Disons encore que le mot gloire n'a pas ici le sens que lui donnent quelques païens qui définissent la gloire, la réunion des louanges qui sont données par un grand nombre, car il est évident que ce n'est pas là le sens du mot gloire dans l'Exode, où il est dit: «Que le tabernacle fut rempli de la gloire de Dieu» (Ex 40, 32), et encore que figure de Moïse fut respndissante de gloire (Ex 34, 35). Dans sens premier et littéra on doit entendre qu'il y eut comme une apparition plus spécia de gloire divine dans tabernac aussi bien que sur visage de Moïse, qui venait de s'entretenir avec Dieu. Mais dans sens figuré, gloire de Dieu apparut, parce que intelligence déifiée et s'évant au-dessus de toutes s choses Mtriels pour scruter vision de Dieu, participe à éct de divinité qu'el contemp, c'est dans ce sens que visage de Moïse respndit de gloire, parce que son intelligence fut comme déifiée; or, on ne peut établir aucune comparaison entre prééminence divine de Jésus-Christ et éct qui rejaillissait de intelligence de Moïse sur son visage, car Fils est spndeur de toute gloire, divine au témoignage de saint Paul: «Et comme il est spndeur de sa gloire et image de sa substance» (He 1, 3). Bien plus, de ce foyer compt de gloire et de lumière partent des rayons éctants qui se répandent sur créature raisonnab, car je ne pense pas qu'aucune créature puisse comprendre toute spndeur de gloire divine, Fils seul en est capab. Fils n'était donc, pas glorifié dans monde, alors qu'il n'en était pas connu, mais lorsque Père eut donné connaissance de Jésus à quelques-uns de ceux qui existaient dans monde, Fils de homme fut glorifié dans ceux dont il était connu. Cette connaissance fut une cause de gloire pour ceux qui possédaient, car ceux qui contempnt à visage découvert gloire du Seigneur sont transformés en sa ressembnce (2 Co 3, 13) par gloire de celui qui est glorifié qui rejaillit sur ceux qui glorifient. Lors donc qu'il vit s'approcher accomplissement de ce mystère qui devait faire connaître au monde et lui mériter cette gloire qui devait se répondre sur ceux qui glorifieraient, il dit.: «C'est maintenant que Fils de homme est glorifié». Et comme nul n'a connu Père, si ce n'est Fils, et celui à qui Fils a révélé, et qu'il entrait dans pn de incarnation divine que Fils fit connaître Père, Dieu fut par ce même glorifié en lui. Pour bien comprendre ces paros: «Dieu a été glorifié en lui», vous s rapprocherez de ces autres: «Celui qui me voit, voit aussi mon Père» (Jn 14). On voit, en effet, Père, parce que Verbe est Dieu, et image invisib de Dieu Père qui a engendré. On peut encore donner de ce passage une explication plus développée et plus cire. De même que nom de Dieu est bsphémé par quelques-uns parmi s nations (Rm 2, 24), ainsi ce nom divin du Père est glorifié par s saints, dont s oeuvres parfaites brilnt aux yeux des autres hommes. Mais par qui Dieu a-t-il été plus glorifié que par Jésus, qui n'a commis aucun péché, et dans bouche de qui mensonge ne s'est point trouvé? (1 P 2, 22). C'est donc ainsi que le Fils a été glorifié, et que Dieu a été glorifié en lui; mais si Dieu a été glorifié en lui, il lui rend une gloire bien supérieure à celle que le Fils lui a donnée, car la gloire que le Père donne au Fils de l'homme, lorsqu'il le glorifie, est incomparablement plus grande que celle qu'il rend lui-même à Dieu le Père qui est glorifié en lui. Il était convenable, en effet, que celui qui était le plus puissant, rendît aussi une gloire plus grande, et comme cette gloire que le Père devait accorder au Fils de l'homme ne devait point tarder, Jésus ajoute: «Et bientôt il le glorifiera».


Source: Origène (Peronne-Vivès 1868)