Lecture d'un commentaire (16791)


Jn 12,27

Commentaire: J'entends ces paroles : « Celui qui hait son âme en ce monde, la garde pour la vie éternelle ; » et je me sens enflammé d'un saint mépris pour le monde, et la vapeur légère de cette vie, quelque prolongée qu'elle soit, n'est rien à mes yeux, l'amour des biens éternels me fait paraître viles toutes les choses de la terre ; et voilà que j'entends de nouveau le Seigneur me dire : « Maintenant mon âme est troublée. » Vous commandez à mon âme de vous suivre, mais je vois que la vôtre est dans le trouble ; sur quel fondement m'appuyer, si la pierre elle-même succombe ? Je reconnais, Seigneur, votre miséricorde ; c'est votre charité qui est la cause de votre trouble, et vous voulez ainsi consoler et sauver du désespoir, qui les perdrait, les membres si nombreux de votre corps, qui sont troublés par suite des faiblesses nécessaires de leur nature. Notre chef a donc voulu ressentir en lui toutes les affections de ses membres. Son trouble ne vient donc point d'une cause étrangère, mais comme l'Evangéliste l'a remarqué plus haut, il s'est troublé lui-même.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)