Lecture d'un commentaire (16228)


Jn 8,21

Commentaire: Nôtre-Seigneur, en disant aux Juifs : « Si vous ne croyez pas que je suis, » sans rien ajouter, leur apprend une grande vérité ; c'est dans les mêmes termes que Dieu avait dit à Moïse : « Je suis celui qui suis. » (Ex 3) Mais comment entendre ces paroles : « Je suis celui qui suis ; » et ces autres : « Si vous ne croyez pas que je suis, » comme si les autres êtres n'existaient pas ? C'est qu'en effet, quelles que soient l'excellence et la perfection d'un être, dès lors qu'il est soumis à la loi de la mutabilité, il n’existe vraiment pas. L'être véritable ne peut se trouver là où il y a alternative de l'être et du néant. Examinez la nature des êtres soumis à la loi des changements, vous y trouverez le passé et le futur ; reportez votre pensée sur Dieu, vous trouverez cette seule chose, il est, sans qu'il soit possible de trouver de temps passé : si donc vous voulez être véritablement, élevez-vous au-dessus du temps. Ces paroles : « Si vous ne croyez pas que je suis, » par lesquelles Nôtre-Seigneur nous exhorte à ne point mourir dans nos péchés, n'ont point d'autre signification que celle-ci : Si vous ne croyez que je suis Dieu. Rendons grâces à Dieu de ce que le Sauveur nous dit : « Si vous ne croyez pas, » et non : Si vous ne comprenez pas, car qui pourrait comprendre ces mystères ?


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)