Lecture d'un commentaire (1619)


2Tm 1,1

Commentaire: Lire au sujet de cette lettre l’Introduction aux Lettres Pastorales, au début de 1Timothée. Alors que la Première à Timothée nous montrait Paul encore libre de ses mouvements, celle-ci est écrite de l’une de ses prisons. Laquelle ? Une réflexion de Paul à propos d’un ami décédé ( 2Timothée 1.17) semblait indiquer Rome. On serait alors dans les années 60-62, ou plus tard encore, lors d’une seconde et douteuse captivité de Paul. En fait cette interprétation reposait sur une mauvaise traduction. Les thèmes de cette lettre montrent qu’elle doit avoir été écrite de Césarée où Paul était détenu près du gouverneur Félix (Actes 24). Elle ne serait postérieure à la première que de quelques mois. Paul parle de sa nouvelle condition de prisonnier qui maintenant risque de se prolonger. Il concentre alors son attention sur la place de l’échec et de la souffrance dans le plan de Dieu. Échec apparent de beaucoup de vies chrétiennes après une conversion et des débuts prometteurs ; souffrance de l’apôtre enchaîné pour la cause de l’Évangile. Par moments il envisage le pire et se montre disposé à sacrifier sa vie, comme en Philippiens 1.20. Mais à d’autres moments il revient à la certitude qu’on lisait également en Philippiens 1.19 : cette captivité fait partie de sa mission et elle lui permettra de rendre témoignage à l’Évangile face aux plus hautes autorités de l’empire romain. Certains ont considéré que le chapitre 3 ne pouvait pas avoir été écrit par Paul : il serait étranger à son style et à ses préoccupations ! On pourra sans peine comparer 2Timothée 3.1-5 à deux paragraphes de Romains 1.29-32 et 3.10-19 et l’on verra que rien ici n’est nouveau. Et la suite de ce chapitre reprend ce que nous lisons en Romains 15.5 et 13. Le style de ce chapitre pourrait étonner s’il s’agissait d’une lettre destinée à rester privée, mais ce n’est sûrement pas le cas : même s’il s’adresse à Timothée, Paul sait que la lettre sera lue et la rhétorique n’en est pas absente. Nous n’oublierons pas que dès le départ de Milet, plus encore après l’arrestation au Temple ( Actes 21.27), Paul a tourné la page : il a fait ses adieux aussi bien au monde juif qu’au monde grec d’orient qu’il connaissait et qu’il aimait. Il ne se trompe pas lorsqu’il voit l’avenir assez sombre. Timothée était le premier en date des assistants de Paul, et le mieux aimé. Paul voudrait lui transmettre sa force et sa conviction apostolique. Et il lui rappellera que la base de la vie de foi comme de l’activité apostolique est la méditation et la connaissance de la Parole de Dieu.


Source: Bible des peuples