Lecture d'un commentaire (16160)


Jn 8,1

Commentaire: Ils avaient remarqué l'excessive douceur du Sauveur, car c'est de lui que le Roi-prophète avait prédit : « Avancez-vous, soyez heureux, et établissez votre règne par la vérité, parla douceur et par la justice. » (Ps 44, 5) Il nous a donc apporté la vérité comme docteur, la douceur comme notre libérateur, et la justice comme celui qui connaît tout. Lorsqu'il ouvrait la bouche, la vérité éclatait dans ses paroles ; on admirait sa douceur dans le calme et la modération qu'il gardait vis-à-vis de ses ennemis, ils cherchent donc à lui tendre un piège sur le troisième point, celui de la justice. Voilà, en effet, ce qu'ils se dirent entre eux : S'il déclare qu'il faut renvoyer cette femme, il n'observera pas les prescriptions de la justice ; car la loi ne pouvait commander de faire quelque chose d'injuste ; aussi ont-ils soin d'apporter le témoignage de la loi : « Or, Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider les adultères. » Mais Jésus, pour ne point perdre la réputation de douceur qui l'a rendu aimable au peuple, déclarera qu'il faut la renvoyer sans la punir. Ils lui demandent son avis sur ce point : « Vous donc que dites-vous ? » En agissant de la sorte, se disaient-ils, nous trouverons l'occasion de l'accuser, et nous le traduirons comme coupable et prévaricateur de la loi. C'est la réflexion que fait l'Evangéliste : « C'était pour le tenter qu'ils l'interrogeaient ainsi, afin de pouvoir l'accuser. »


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)