Lecture d'un commentaire (1593)


2S 11,1

Commentaire: L’adultère de David occupe dans le récit de sa vie une place qui nous étonne. Cette faute surprenait davantage encore ceux qui, dans le passé, entendaient parler du “saint roi David”. Il faut rétablir l’équilibre. Pour nous qui, après le Christ, vivons dans les temps de la grâce, les saints sont des personnes en qui s’est manifesté de façon particulière le pouvoir de transformation de l’Esprit et qui ont atteint une haute perfection morale. Dans l’Ancien Testament par contre, alors que la révélation et la pédagogie de Dieu sont en pleine évolution, on sent bien davantage que l’essentiel n’est pas la perfection morale mais la capacité de s’ouvrir à Dieu. David a de gros défauts et commet des crimes, mais, à l’échelle de l’éternité, est-ce le plus important ? Par ailleurs, ce qui intéresse le livre, c’est que le crime de David donnait à l’avance la clé de l’histoire des Rois. Il fallait justifier à la fois la fidélité constante de Dieu à cette dynastie et l’indignité de la plupart de ses représentants. Le livre des Rois montrera que tout Israël a porté la responsabilité de sa ruine, mais ici le péché est assumé tout entier par celui qui a reçu la promesse. Comme dans le récit du jardin d’Eden, l’ancêtre ne fait qu’un avec sa race. Le péché de David aussitôt après la promesse, son repentir et la fidélité du Dieu rédempteur, c’était toute la vérité de Dieu et de son peuple.


Source: Bible des peuples