Lecture d'un commentaire (15202)


Jn 1,24

Commentaire: Ou bien encore, après avoir répondu à la première partie de leur question: «Pourquoi baptisez-vous ?» en leur disant: «Moi, je baptise, dans l'eau», il répond à la seconde partie: «Si vous n'êtes pas le Christ», en faisant l'éloge de la nature supérieure et divine du Christ, dont la puissance est si grande qu'il est invisible dans sa divinité, bien qu'il soit présent partout, et comme répandu dans tout ce vaste univers, ce qu'il veut exprimer par ces paroles: «Il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas». En effet, il est répandu dans tout cet univers, et en pénètre toutes les parties, tout ce qui est créé ne l'est que par lui; car toutes choses ont été faites par lui. Il était donc évidemment au milieu de ceux qui demandaient à Jean-Baptiste: «Pourquoi baptisez-vous ?» Ou bien encore, ces paroles: «Il y en a un au milieu de vous», doivent s'entendre de nous tous; car il est au milieu de nous, en tant que nous sommes des êtres raisonnables, puisque la partie la plus excellente de notre âme, c'est-à-dire notre coeur, se trouve au milieu de notre corps. Ceux donc qui portent le Verbe au milieu d'eux, mais qui ne connaissaient ni sa nature, ni son origine, ni la manière dont il est en eux, ont le Verbe au milieu d'eux, sans le connaître. Mais pour Jean, ils le connaissent, de là ce reproche qu'il leur fait: «Il y en a un au milieu de vous que vous ne connaissez pas». Les pharisiens qui attendaient la venue du Christ, n'apercevaient en lui rien d'aussi élevé, et le regardaient simplement comme un homme vertueux, voilà pourquoi Jean-Baptiste leur reproche d'ignorer l'excellence et la supériorité du Sauveur. Il leur dit: «Il est, il se tient au milieu de vous», car de même que le Père reste toujours immuable et au-dessus de toute vicissitude, ainsi le Verbe se tient aussi toujours prêt à nous sauver, c'est dans ce but qu'il s'est incarné, et qu'il se tient au milieu des hommes comme invisible et sans en être connu. Et pour ne pas laisser à penser que celui qui est invisible, qui pénètre le coeur de tous les hommes, et l'univers tout entier, est différent de celui qui s'est incarné et qui s'est manifesté sur la terre, Jean-Baptiste ajoute: «C'est lui qui doit venir après moi», c'est-à-dire qui doit se manifester aux hommes après moi. L'expression après, n'a pas ici le même sens que dans ces paroles où Jésus nous invite à marcher après lui (Mt 16 Lc 9). D'un côté, Sauveur nous ordonne de suivre, afin de pou voir parvenir jusqu'au Père en Mchant sur ses traces; de autre, Jn-Baptiste veut nous faire connaître but et fin de sa prédication: il est venu pour préparer s hommes, par foi, à recevoir des enseignements plus parfaits que ceux qu'il ur donnait. - S. Chrys.(hom. préced). Il leur dit donc: «C'est lui qui doit venir après moi», c'est-à-dire: Ne croyez pas que mon baptême contienne et donne toute perfection, s'il en était ainsi, un autre ne viendrait pas après moi pour donner un baptême différent. Mon baptême en est la préparation, il passera comme une ombre et une image pour faire place à la réalité; car il faut que celui qui doit annoncer la vérité, vienne après moi. Si mon baptême était parfait, il n'y aurait pas lieu de lui en substituer un second. Aussi a-t-il soin d'ajouter: «Qui a été fait plus grand que moi», c'est-à-dire qui est plus illustre et plus digne d'honneur et de gloire que moi.


Source: Origène (Peronne-Vivès 1868)