Lecture d'un commentaire (14662)


Lc 22,39

Commentaire: Ou bien encore, ces paroles: «Éloignez de moi ce calice», ne veulent pas dire: Faites qu'il ne m'arrive pas; car on ne peut l'éloigner que parce qu'il est déjà arrivé. C'est donc lorsque le Sauveur sentit que ce calice était présent, qu'il commença à être affligé et attristé; et c'est lorsqu'il le vit sous ses yeux, qu'il dit à son Père: «Éloignez de moi ce calice», car ce qui passe, ne demeure pas dans le même état, Jésus donc demande à Dieu d'éloigner de lui la tentation qui commence à l'assaillir; et c'est dans ce sens qu'il nous conseille de prier pour ne point entrer en tentation. Or, il nous indique la voie la plus parfaite et la plus sûre pour échapper aux tentations: «Cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la vôtre».En effet, Dieu est essentiellement étranger au mal, et il veut sincèrement nous combler de biens, au delà même de ce que nous pouvons demander et comprendre. Le Sauveur demande donc que la volonté parfaite du Père qui lui est connue, ait son plein effet, parce que cette volonté est la même que la sienne en tant qu'il est Dieu, et il renonce à l'accomplissement de la volonté humaine, qu'il appelle la sienne, et qui est inférieure à celle de son Père.


Source: Saint Denys (Peronne-Vivès 1868)