Lecture d'un commentaire (14287)


Lc 19,28

Commentaire: Ils trouvèrent donc dans ce village l'ânon qui était lié avec l'ânesse: il ne pouvait être délié que par l'ordre du Seigneur, et ce fut la main des Apôtres qui le délia. Telles sont les actions, telle est la vie, telle est la grâce. Soyez donc tels que vous méritiez de rompre les liens de ceux qui sont attachés. Dans l'ânesse, saint Matthieu a comme figuré la mère de l'erreur; et saint Luc représente dans l'ânon l'universalité du peuple des Gentils. Notre-Seigneur ajoute avec dessein: «Sur lequel aucun homme ne s'est encore assis», parce qu'avant Jésus-Christ, personne n'avait appelé les Gentils à faire partie de l'Église. Ce peuple était retenu dans les liens de l'infidélité, attaché à un maître injuste, et esclave de l'erreur. Il ne pouvait revendiquer son indépendance, parce qu'elle était enchaînée non par sa nature, mais par sa faute. Aussi quand on parle ici du Seigneur, on ne veut parler que d'un seul. Misérable servitude que celle dont les droits ne sont pas clairement définis; car celui qui n'est pas soumis à un seul maître en a nécessairement plusieurs. Les maîtres étrangers lient pour posséder, celui-ci délie pour retenir, car il sait que les bienfaits sont plus forts pour retenir que tous les liens.


Source: Saint Ambroise (Peronne-Vivès 1868)