Lecture d'un commentaire (14242)


Lc 19,11

Commentaire: On peut dire encore qu'envelopper l'argent dans un suaire, c'est ensevelir dans l'oisiveté d'une indolente apathie les dons qu'on a reçus de Dieu. Or, ce que ce serviteur prétendait donner comme excuse, est justement ce qui le fait déclarer plus coupable: « Le maitre lui répondit: Je te juge sur tes paroles, méchant serviteur ». Il l'appelle méchant serviteur, tant pour sa négligence à faire valoir le talent qui lui était confié, que pour l'orgueilleuse hardiesse avec laquelle il accuse Injustice du Seigneur: « Vous saviez que j'étais un homme sévère, reprenant ce que je n'ai pas déposé, et moissonnant ce que je n'ai pas semé, pourquoi donc n'avez-vous pas mis mon argent à la banque ?» c'est-à-dire: Vous saviez que j'étais dur et prêt à reprendre ce qui ne m'appartenait pas, pourquoi cette pensée ne vous a-t-elle pas inspiré la crainte que j'exigerais avec bien plus de sévérité encore ce qui m'appartient? Cet argent, c'est la prédication de l'Évangile et la parole divine, car la parole de Dieu est pure comme l'argent éprouvé par le feu ( Ps 11). Cette parole de Dieu devait être mise à la banque, c'est-à-dire déposée dans des coeurs ouverts et bien disposés.


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)