Lecture d'un commentaire (13803)


Lc 15,8

Commentaire: Comme la drachme porte l'empreinte d'une figure royale, cette femme a perdu sa drachme, lorsque l'homme qui avait été créé à l'image de Dieu, a perdu par le péché sa ressemblance avec son Créateur. Le Sauveur ajoute: «Si elle en perd une, n'allume-t-elle pas sa lampe ?» etc. Cette femme qui allume sa lampe, c'est la sagesse de Dieu qui s'est manifestée sous une forme humaine, car une lampe est une lumière dans un vase de terre, et cette lumière dans un vase de terre c'est la divinité dans une chair mortelle. Après qu'elle a allumé sa lampe, «elle bouleverse sa maison», c'est-à-dire qu'aussitôt que la divinité a brillé à nos yeux dans l'humanité dont elle s'était revêtue, notre conscience a été toute bouleversée. Cette expression, «elle bouleverse toute sa maison», ne diffère point de cette autre qu'on lit dans certains manuscrits: «elle balaye sa maison»; car l'âme du pécheur ne peut être purifiée de ses habitudes vicieuses qu'après avoir été profondément remuée par la crainte de Dieu. La maison ainsi mise sens dessus dessous, la drachme se retrouve: «Et elle cherche soigneusement jusqu'à ce qu'elle la trouve», car c'est grâce à ce trouble salutaire de la conscience, que l'homme répare en lui l'image de son Créateur.


Source: Saint Grégoire le Grand (Peronne-Vivès 1868)