Lecture d'un commentaire (13624)


Lc 13,10

Commentaire: Le Sauveur, pour montrer que sa venue dans le monde était le remède de toutes les infirmités humaines, guérit cette femme: «Jésus la voyant, l'appela et lui dit: Femme, vous êtes délivrée de votre infirmité», paroles dignes de Dieu, pleines d'une majesté toute puissante, qui met en fuite la maladie par un seul acte de sa volonté souveraine. Il lui impose aussi les mains: «Et il lui imposa les mains, et aussitôt elle se redressa, et elle glorifiait Dieu». Il faut se rappeler ici que la chair sacrée du Sauveur était revêtue d'une puissance toute divine; car c'était la chair de Dieu lui-même, et non d'une autre personne, par exemple, du Fils de l'homme qui aurait existé séparément du Fils de Dieu, comme quelques-uns ont osé le soutenir. Mais le chef de cette ingrate synagogue, à la vue de cette femme qui était courbée jusqu'à terre, et que le Sauveur venait de redresser en lui imposant seulement les mains, est comme enflammé d'envie contre la gloire du Seigneur, et condamne hautement cette guérison miraculeuse en se couvrant d'un zèle apparent pour le sabbat: «Mais le chef de la synagogue, s'indignant que Jésus eût guéri un jour de sabbat, dit au peuple: Il y a six jours p endant lesquels on doit travailler, venez donc ces jours-là pour vous faire guérir, et non le jour du sabbat». Il les engage à choisir les autres jours où ils sont tous dispersés et occupés chacun de leurs travaux, et non le jour du sabbat, pour voir et admirer les miracles du Seigneur, dans la crainte qu'ils ne croient en lui. Mais dites-moi: La loi défend toute oeuvre manuelle le jour du sabbat, défend-elle aussi celles qui se font par une simple parole, et par la bouche? Cessez donc alors de manger, de boire, de parler et de chanter les psaumes le jour du sabbat. Et si vous ne lisez même pas la loi ce jour-là, à quoi vous sert le sabbat? Admettons que la loi a défendu toute oeuvre manuelle, est-ce donc une oeuvre manuelle que de redresser d'une seule parole cette femme courbée jusqu'à terre ?


Source: Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868)