Lecture d'un commentaire (13459)


Lc 12,22

Commentaire: Notre-Seigneur élève peu à peu ses disciples à une doctrine plus parfaite. Il leur a enseigné à se mettre en garde contre l'avarice, et leur a cité à l'appui la parabole du riche, pour leur démontrer plus clairement la folie de celui qui désire des choses superflues; il va maintenant plus loin, il ne nous permet pas même la sollicitude pour le nécessaire, et arrache ainsi de nos coeurs, jusqu'à la racine de l'avarice: «C'est pourquoi je vous dis Ne vous mettez pas en peine», etc. C'est-à-dire puisque vou s avez compris la folie de celui qui se promettait une longue vie, et que cette espérance rendait encore plus avare; ne vous mettez pas en peine pour votre âme de ce que vous mangerez. Notre-Seigneur s'exprime de la sorte, non que l'âme spirituelle et intelligente se nourrisse d'aliments corporels, mais parce que la nourriture de notre corps est une condition essentielle de l'union de l'âme et du corps; ou bien encore, comme c'est le propre du corps animé de prendre de la nourriture, le Sauveur attribue à l'âme le soin de la nourriture; car l'âme est appelée la vertu nutritive du corps, et ses paroles peuvent recevoir ce sens: «Ne vous mettez pas en peine pour la partie nutritive de votre âme, de ce que vous mangerez».Le corps, au contraire, même privé de la vie, peut être couvert de vêtements; aussi Notre-Seigneur ajoute: «Ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez».


Source: Théophylactus (Peronne-Vivès 1868)