Lecture d'un commentaire (13453)


Lc 12,16

Commentaire: Quoi de plus facile que de dire: J'ouvrirai mes greniers, je réunirai tous les pauvres; mais non, une seule pensée le préoccupe, ce n'est point de distribuer le trop plein de ses greniers, c'est d'entasser sa nouvelle récolte: «Voici, dit-il, ce que je ferai: Je détruirai mes greniers». Vous faites là une bonne action, ces greniers d'iniquité méritent d'être détruits; abattez donc ces greniers d'où la consolation n'est jamais sortie pour personne. Il ajoute: «Et j'en ferai de plus grands».Et si vous parvenez encore à les remplir, les détruirez-vous de nouveau? Mais quelle folie que ce travail sans fin? Vos greniers (si vous vouz), doivent être les maisons des pauvres. Vous me direz: A qui fais-je tort, en gardant ce qui m'appartient? Car ce riche ajoute: «Et j'y amasserai le produit de mes terres et tous mes biens».Dites-moi quels sont les biens que vous avez en propre? De quelle source les avez-vous tirés pour les apporter dans cette vie? Semblables à un homme qui, arrivant avant l'heure du spectacle, empêcherait les autres d'y venir, et prétendrait avoir la jouissance exclusive de ce qui est destiné au public, les riches regardent comme leur appartenant en propre des biens dont ils se sont emparé, lorsqu'ils étaient la propriété commune de tous les hommes. Si chacun ne prenait que ce qui suffit à ses besoins, et abandonnait tout le superflu aux indigents, il n'y aurait plus ni riche ni pauvre.


Source: Saint Basile (Peronne-Vivès 1868)