Lecture d'un commentaire (12853)


Lc 9,11

Commentaire: Saint Luc réunit ici, sous une même phrase, la réponse de Philippe: «Quand on aurait pour deux cents deniers de pain, cela ne suffirait pas pour en donner à chacun un morceau», et celle d'André: «Il y a ici un jeune homme qui a cinq pains d'orge et deux poissons», comme le rapporte saint Jean ( Jn 6). En effet, ce que dit saint Luc: «Nous n'avons que cinq pains et deux poissons», se rapporte à la réponse d'André, et ce qu'il ajoute: «A moins que nous n'allions acheter de quoi nourrir tout ce peuple»,renferme la réponse de Philippe, si ce n'est qu'il ne parle pas des deux cents derniers, quoiqu'on puisse dire qu'il y est fait allusion dans la réponse d'André; car, après avoir dit: «Il y a ici un jeune homme qui a cinq pains et deux poissons», il ajoute: «Mais qu'est-ce que cela, pour tant de monde ?» ce qui revient à dire: «A moins que nous n'allions acheter de quoi nourrir tout ce peuple». De cette diversité dans le récit, et de cette concordance dans les faits comme dans les maximes, ressort pour nous cette importante leçon, que nous ne devons chercher dans les paroles, que la volonté de ceux qui parlent, et que les narrateurs, amis de la vérité, doivent s'attacher surtout à la mettre en évidence dans leurs récits, qu'il y soit question de l'homme, des anges ou de Dieu.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)