Lecture d'un commentaire (1260)


1S 15,1

Commentaire: On pourra s’étonner de l’importance donnée à cette faute de Saül, surtout si l’on a lu précédemment le texte de 13.7-15 qui, de fait, est une addition tardive. Les auteurs du livre, partageant la vue que les prophètes avaient de l’histoire, ne pouvaient concevoir l’échec final et la mort de Saül, un élu de Dieu, sans qu’il les ait mérités par quelque désobéissance. Et de même la réussite de David, dont on n’ignorait pas les fautes (on ne les excuse même pas), devait être le prix d’une obéissance exceptionnelle chaque fois que Dieu avait parlé ; le livre des Rois rappellera bien des fois qu’il avait suivi en tout les préceptes de Yahvé. L’obéissance à des ordres de Dieu parfois difficiles à justifier, que leur observance soit coûteuse ou non, est ici présentée au peuple choisi comme une exigence absolue, elle fait partie de sa vocation très spéciale. Cette intransigeance ne peut que heurter, à notre époque, ceux qui font du plus raisonnable le critère dernier de leurs décisions, mais elle est une conséquence normale de la foi. Car la foi s’en remet à la parole d’un autre dans tous les domaines où jouent des critères qui nous dépassent, tout spécialement quand la conduite morale met en cause une vision de la personne humaine rachetée et divinisée par le Christ. Et de même l’obéissance déterre jusqu’à la racine ce qui dans l’homme est la source du péché : la volonté de tout soumettre à son propre jugement (Colossiens 2.23).


Source: Bible des peuples