Lecture d'un commentaire (11232)


Mc 15,21

Commentaire: Cependant il est des auteurs qui dans ces paroles de saint Jean: «C'était le jour de la préparation de la pâque, vers la sixième heure» ( Jn 19, 14), ont voulu voir la troisième heure dont parle saint Marc. Ce jour qui était suivi du jour du sabbat, disent-ils, était le jour de la préparation de la pâque des Juifs, parce que la fête des Azymes commençait à ce sabbat. Or, la préparation ou la vigile de la Pâque véritable, non pas de celle des Juifs, mais de celle des chrétiens, qui s'accomplissait dans la passion du Sauveur, avait déjà commencé à partir de la neuvième heure de la nuit, puisque c'est à partir de ce moment que les Juifs se sont préparés à immoler le Sauveur. En effet, le mot parasceve signifie préparation. Ainsi entre la neuvième heure de la nuit jusqu'à celle du crucifiement, vient se placer la sixième heure de la préparation, suivant saint Jean, et la troisième heure du jour d'après saint Marc. Quel fidèle n'adopterait pas cette solution, si quelque chose pouvait nous faire clairement comprendre que c'est à la neuvième heure de la nuit que commença la préparation de notre pâque, c'est- à-dire la préparation de la mort de Jésus-Christ? Dirons-nous que cette préparation a commencé au moment où Jésus fut pris et garrotté par les Juifs? Mais on n'était alors qu'à la première partie de la nuit. Est-ce quand le Sauveur fut conduit à la maison de Caïphe, où il fut interrogé par les princes des prêtres? mais le coq n'avait pas encore chanté. Est-ce quand Jésus fut traduit devant Pilate? mais l'Évangile dit expressément qu'il était alors grand jour. Il n'est donc plus possible de placer la préparation de la mort du Seigneur qu'au moment où tous les princes des prêtres s'écrièrent: «Il est digne de mort», car rien n'empêche d'admettre qu'il pouvait être alors la neuvième heure de la nuit, à la condition toutefois de placer auparavant le renoncement de Pierre que l'Évangéliste ne raconte qu'après, comme par récapitulation.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)