Lecture d'un commentaire (10739)


Mc 10,17

Commentaire: Comment donc voyons-nous, soit dans l'Évangile, Matthieu, Zachée, Joseph d'Arimathie; soit dans l'Ancien Testament, un si grand nombre de riches qui ont entré dans le royaume de Dieu? C'est que l'inspiration divine leur avait appris à compter pour rien leurs richesses, ou même à les abandonner entièrement. Dans un sens plus élevé, il est plus facile à Jésus-Christ de souffrir pour ses amis, qu'aux amateurs du siècle de se convertir à Jésus-Christ. C'est lui que nous devons voir sous l'emblème de ce ch ameau, parce qu'il a voulu porter sur lui le fardeau de nos péchés. L'aiguille signifie les traits perçants, c'est-à-dire, les douleurs aiguës de sa passion. Le trou de cette aiguille, ce sont les angoisses de sa passion dont il s'est servi pour remettre à neuf les vêtements usés de notre vieille nature: «Ils furent remplis d'un étonnement beaucoup plus grand, et ils se disaient l'un à l'autre: Qui peut donc être sauvé ?» Comme le nombre des pauvres qui peuvent être sauvés est incomparablement plus gran d que celui des riches qui se perdent, il est évident que dans la pensée des Apôtres, il faut mettre au nombre des riches, tous ceux qui aiment les richesses, bien qu'ils ne puissent les acquérir. «Mais Jésus les regardant leur dit: Cela est impossible aux hommes, mais non pas à Dieu». Ce qui ne veut pas dire que les avares et les orgueilleux puissent entrer dans le royaume des deux avec leur avarice et leur orgueil; mais Dieu peut les convertir de la cupidité et de l'orgueil, à la charité et à l'humilité chrétienne.


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)